Le Prix du Jury Coup de Cœur belge du FIFF 2024 a été décerné à Louise Toussaint pour son court-métrage Frappe à ma porte (2024). Cette distinction marque une belle entrée en matière pour son documentaire de fin d’études de 18 minutes, présenté pour la première fois au grand public lors du BRIFF 2024.
Frappe à ma porte, de Louise Toussaint, 2024
Recevoir un prix dans la compétition officielle du FIFF et apparaître dans le Catalogue Marché du Short Film Corner lors du prochain Festival de Cannes étaient des objectifs sans doute inespérés pour cette jeune réalisatrice fraîchement diplômée de la HELB de Bruxelles.
Le documentaire introspectif et personnel de Louise Toussaint aborde la question de la perte d’un être cher ainsi que les conséquences du Covid. L’introduction de ce film met en lumière ces thèmes universels avec une sensibilité touchante, offrant une réflexion profonde sur les répercussions à long terme de la pandémie qui a frappé le monde.
Développement d’addictions sévères, scarification, tentatives de suicide : les sujets abordés dans ce film ne sont pas légers et sont malheureusement loin d’être isolés. Les échanges filmés subtilement révèlent toute la complexité de la relation entre ces deux sœurs qui s’aimaient et qui, après s'être perdues en chemin, finissent par se retrouver. Cette réconciliation souligne la fragilité des liens familiaux face aux défis de la vie, mais aussi la force de l’amour sororal capable de surmonter les épreuves.
Au cours du reportage, on apprend que la chute a été amplifiée par un viol caché survenu plusieurs années auparavant. Les révélations de la jeune fille illustrent non seulement son combat intérieur pour parler de cette expérience traumatisante, mais aussi le manque d'humanité des forces de l'ordre, qui donnent souvent aux victimes l'impression d'être les véritables coupables. Cette difficulté à exprimer sa souffrance met en lumière les obstacles que rencontrent celles qui cherchent à faire entendre leur voix dans un système qui les marginalise.
Il est essentiel d'ouvrir le dialogue autour des violences sexuelles afin de permettre aux victimes de partager leur vécu sans crainte de jugement. En abordant ces sujets délicats, nous pouvons contribuer à la création d'un environnement où les victimes se sentent soutenues et encouragées à parler, favorisant ainsi la guérison et la compréhension collective.