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Hommage à Benoit Lamy

Publié le 01/05/2008 / Catégorie: Hommage

Salut Lamy... 

L'ARRF (Association des Réalisateur et Réalisatrices de Films) adresse un coup de chapeau fraternel et ému à notre collègue Benoît Lamy qui vient de nous quitter pour un Home qu'on espère plus Sweet.  Au terme d'un long Combat de fauves contre la maladie, son coeur de lion a cessé de faire Boum-Boum.  La filmographie de ce cinéaste généreux témoigne de sa volonté de faire des films pour tous les gens, bons ou moins bon, d'Ardenne ou d'ailleurs. 

Hommage à Benoit Lamy

Pour beaucoup d'entre nous, passés par l'IAD ces dernières décennies, il fut un mémorable prof de direction d'acteurs. Et tous ceux qui l'ont côtoyé ou simplement croisé se souviennent de son formidable appétit de vivre, son entrain communicatif et sa verve truculente. Nous entendrons encore longtemps résonner son rire franc et sa voix débordante d'énergie, nous rappelant sans cesse: “La Vie est belle, bordel de nom de Dieu !”.
Voir la rencontre avec Benoit Lamy et André Mélis

Pour faire joli...
« Happy birthday to us…”, aurait pu chanter Marilyn Monroe.

1995, j’ai juste cinquante ans , et ma maison de production, vingt-cinq ans. Les anniversaires me collent à la peau, l’un d’eux fut l’incident déclencheur de ma rage à vouloir immortaliser par l’image les événements tragi-comiques qui m’ont marqué.

1950. J’ai tout juste cinq ans, et mes trois frères, six, sept et huit ans. Nous fêtons les trente ans de ma mère. Impatients, nous l’attendons. Le cadeau ? Un tourne-disque. Nous le dénichons et le plaçons au milieu du salon, puis, pour faire joli, nous déposons le gâteau  su la platine. Allumage des bougies. Pour faire encore plus fête, nous enclenchons le moteur. La platine, passe de 33 à 78 tours : c’est féerique. Bruit à la porte d’entrée : nous filons tous accueillir ma mère dans le hall. Embrassades, détours à la cuisine, au bureau… Impatients, nous lançons notre « Happy Birthday to you… » et poussons notre mère au salon où scintille le plus bel effet : une torche de feu tournoie et virevolte, embrasant la table ! Ma mère vacille et s’effondre. Je suis émerveillé : c’est encore plus beau que l’incendie de forêt qui m’a fait pleurer la veille, au cinéma, dans Bambi ! Tous feux éteints, ma mère se remet de toutes ses émotions. Sa première réaction : « C’était à filmer ! ». Mon émotion, plus forte qu’au cinéma, retournait au cinéma. Réflexe pavlovien aidant, j’obtins à huit ans un 8 mm amateur, ma première caméra !

Benoît Lamy

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