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Induction de Nicolas Provost : l'avis de Rosto, réalisateur et membre du jury Labo au festival de Clermont-Ferrant

Publié le 08/03/2007 par Katia Bayer / Catégorie: Critique

Un synopsis : « Dans une villa isolée, entourée par un immense jardin labyrinthique, la rencontre inattendue entre un marabout, une femme et un adolescent, dont les chemins se croisent et bifurquent... ». Un film qui s’y rattache : Induction, un court métrage de Nicolas Provost, sélectionné au dernier festival de Clermont-Ferrand dans la section expérimentale. Un avis : celui du hollandais Rosto, graphiste, musicien, réalisateur et membre du jury Labo. 

Cinergie : Qu’est-ce qui a retenu votre attention dans ce court métrage?
Rosto :Son rythme imprévisible et son caractère sexuel étaient les propriétés les plus évidentes et significatives de ce film. Mais je me souviens aussi de la bande originale qui était assez entraînante et puissante.

C : Est-ce que l’univers de Nicolas Provost déconstruit les codes cinématographiques et émotionnels ?
R : Oui, mais heureusement c’est le cas de beaucoup de gens de nos jours. C’est bon de voir que de plus en plus de réalisateurs utilisent ce médium et se l’approprient pour communiquer leurs propres idées ou visions sans se sentir limités par quelques codes ou formules existantes.

C : Dans ce film, croyez-vous que l’inconscient est aussi important que le fantasme ?
R : Il semble que ce soit le cas. En tant que spectateur, j’ai remarqué que je réagissais intuitivement aux expressions les plus archaïques et archétypales. Mais je ne peux nier qu’une grande partie du public loupera ces couches plus profondément subconscients simplement parce qu’ils ne se sont pas « entraînés » à les réceptionner. Bien qu’il y ait une logique évidente propre à ce film, il semble certainement suivre le chemin tracé par la psycho-analyse dans la tradition de Freud et Jung.

C : Selon vous, est-ce qu’il existe réellement une définition du style expérimental au cinéma ?
R : Non, l’« expérimental » est devenu un genre à sa façon. Il utilise des règles, des formules et des esthétiques dans le même esprit que d’autres genres. Les films véritablement expérimentaux méritent une meilleure définition, ou plutôt une absence de définition parce qu’il y a un tas entier de choses à démêler et à explorer au cinéma.

 

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