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La Fée de Abel, Gordon et Romy

Publié le 15/02/2012 par Sylvain Gressier / Catégorie: Sortie DVD

Il était une fois...

Après Rumba, le duo Abel & Gordon repointe son nez avec une nouvelle comédie burlesque enjouée et à l’esprit ouvertement optimiste, un genre auquel ces deux hurluberlus nous ont habitués depuis leur premier long, L’Iceberg. MK2 édite donc le dernier opus en DVD, La Fée, entre conte merveilleux et conte cruel.

La Fée d'Abel, Gordon et Romy

 

Dominique, le gardien d'hôtel, son quotidien calme et solitaire, ses plantes vertes et ses soirées télé/sandwich. Une nuit, débarque Fiona, une fée doucement louche et un peu débraillée...
Et puis, tout s'emballe. Ça fonce à pied, à bicyclette, voiture ou scooter, le film cartographiant à sa manière, la ville portuaire du Havre, sa sordide architecture, et ses habitants plus ou moins paumés. Course effrénée vers l'avant, en devenir, sans se préoccuper du morne quotidien et de ses sbires, de toute façon bien incapables de  rattraper les héros dans leur fol élan de vie et d'optimisme.

Comme dans Rumba, le langage du corps prend une place prépondérante et donne sa saveur et sa singularité au récit volontairement ténu, peut-être un peu trop étiré aux vues de l'efficacité ravageuse des courts métrages précédents.
Le film recherche la beauté dans les marges, les décalages burlesques, fourmille de détails et  d'éléments subtils qui, sans cesse, se répondent pour créer cet univers bien particulier aux trois auteurs/réalisateurs/comédiens. Mais s'il se veut en définitive foncièrement optimiste, comme chaque conte, celui-ci possède sa part d'ombre et l'on reste ici ancré dans un réel où la mer polluée, les immigrés clandestins, et les flics sans cesse à leurs trousses font également partie du décor. Histoire de vies où l'on tombe, mais où, toujours, on se relève. 

Côté boni, le très agréable Rosita, deuxième court-métrage du duo Abel et Gordon, que l'on retrouve cette fois dans la peau d'un couple de forains gaffeurs engoncés dans leur caravane pourrie. Elle, disant la bonne aventure, et lui, l'assistant de manière aussi drôle que désastreuse. Couleurs criardes, maquillages à la truelle et musique circassienne nous plongent tout de go dans l'univers de douce niaiserie qui caractérise l'oeuvre du couple, sans cesse aux prises d'un monde d'une complexité hostile, bravant gauchement les épreuves de la vie.
On notera également la présence de quelques scènes coupées et la présentation des coulisses de La Fée, nous dévoilant, au cours du tournage de quelques scènes, certaines des ficelles du bel artisanat qui participe à cette ambiance doucement décalée et fait la force du film.

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