Cinergie.be

La Fête des mères de Chris Vander Stappen

Publié le 01/02/1999 par Théo Salina / Catégorie: Critique

Avec le scénario de la Vie en rose (d'Alain Berliner, pour qui sort du coma), elle se délestait d'une enfance peut-être traumatisante... lorsqu'on est un "garçon-fille". Pour la Fête des mères, Chris Vander Stappen passe à la caméra et remet le couvert.

La Fête des mères de Chris Vander Stappen

Un cadeau superbe et prometteur, même si maman se dit qu'effectivement, ça va être sa fête. C'est aujourd'hui dimanche... Coincée dans son ensemble Chanel guindé, le chignon précis et les sourcils trop épilés, Mère l'Oie attend sa fille sous une pluie diluvienne.

En retard, aussi tendue que la vieille peau liftée de sa mère, Sacha a bien l'intention de profiter de ce week-end en tête à tête dans le cadre charmant et reposant d'un centre de thalasso, pour avouer enfin son trop lourd secret. Hélas, tout le monde le sait : une mère, ça n'écoute pas, et ça se sent mieux avec un demi témesta. Entre le jacuzzi, les massages et les plats d'algues, ce n'est jamais le moment. Femmes au bord de la crise de nerfs. "J'aime Odile". D'un seul jet. Crever l'abcès. A la limite, on ferait bien comme si on n'avait rien entendu. Mais quand, engluée dans son bain de boue, la pauvre maman déballe le cent trente-deuxième petit canard de sa collection, c'est à son tour de se lâcher : "Quand on pense à moi, on voit un palmipède", sanglote-t-elle en palpant la bête de ses doigts tremblants. Trop seule, plus triste que grincheuse, plus comique que vraiment cynique, elle aurait tellement aimé un peu d'attention, d'affection. Un parfum, un foulard. Quelque chose qui lui montre qu'elle est toujours belle, qu'elle existe, qu'on la regarde encore. Qu'on l'écoute parfois, elle aussi. Un portrait universel, de ce stress boule-de-neige qui ensable les portugaises...

Tout à propos de: