Que l’histoire voie le jour
En anglais, le film s’intitule Drowned in oblivion. Noyés dans l’oubli. Noyés par l’oubli. Les derniers mots de Fara Bâ, en voix-off sur son propre portrait, immobile, droit et digne face à la caméra seront : « comme si rien de tout cela n’avait existé ». Ce magnifique documentaire fait justement œuvre de réparation. Cela a bien existé. Cela a eu lieu. Mais comment raconter, comment filmer l’emprisonnement, ce qui justement devait être étouffé ? Comment, dans l’obscurité des cellules, derrière les murs d’un fort, dans la lumière aveuglante du désert, tenter de percer la nuit de l’oubli ?