Ce 18 septembre, le cinéma Sauvenière, à Liège, a accueilli la soirée de lancement de l’ACA, pour Accompagnement des Compétences Audiovisuelles. L’ACA, c’est quoi ? Un nouvel outil de formation mis en place par le Pôle Image de Liège, destiné tant aux étudiants qu’aux professionnels en activité ou en recherche d’emploi dans le secteur de l’audiovisuel. Pour lancer sa première année ACAdémique, l’ACA a proposé une leçon de cinéma dispensée par Vincent Patar et Stéphane Aubier, en collaboration avec le Clap ! (bureau d’accueil des tournages en Provinces de Liège, Namur et Luxembourg).
Leçon de cinéma par Vincent Patar et Stéphane Aubier
Inutile de présenter ces deux maîtres incontestés du cinéma d’animation en Belgique que sont Patar et Aubier. Les duos de Picpic et André, de Cowboy et Indien, d’Ernest et Célestine sont désormais des figures de proue du monde animé de notre plat pays. Cette soirée, animée par Dick Tomasovic, du service des Arts du Spectacle à l’Université de Liège, a permis aux spectateurs présents de faire plus ample connaissance avec ces deux personnages, drôles et décalés à souhait.
Vincent et Stéphane, appelons-les par leurs petits noms, pour rester dans le ton de la franche camaraderie propre à cette soirée de lancement, sont respectivement issus de Virton et de Verviers. Passionnés de bande dessinée, ils étudient à Saint-Luc (à Liège) avant de s’inscrire à La Cambre pour intégrer la section animation. Au risque de décourager les jeunes animateurs présents dans la salle, les deux amis se plaisent à répéter que l’animation, ce n’est vraiment pas de la tarte ! Mais, rien ne les arrête. Ils élaborent leur propre univers dans le Pic Pic André Shoow, une animation sans fioriture, dans la veine des cartoons traditionnels de leur jeunesse comme ceux de Tex Avery ou de Chuck Jones. Des histoires un peu débiles qui font marrer. Des sketches qui s’appuient sur la surprise, sur un rythme endiablé, sur des voix bien de chez nous.
Changement de technique avec Panique au Village, les courts d’abord avant le long. Ils passent au stop motion. Les spectateurs néophytes ont pu comprendre, grâce à un Power Point bien fourni par les deux animateurs, leur manière de travailler. Première étape : les brocantes pour trouver beaucoup d’indiens et beaucoup de cowboys en plastique. De toutes les tailles, de toutes les couleurs. Deuxième étape : les mutiler et les peindre. Un bras en moins par-ci, un autre collé par-là. Voilà qui permet de constituer une panoplie impressionnante pour les personnages de Cowboy et d’Indien dans toutes les positions. Troisième étape : raconter l’histoire, et filmer les figurines fraîchement peintes dans des décors, le plus grand de 4 mètres sur 3.
Pour terminer la soirée, un extrait du récemment césarisé Ernest et Célestine, ce film d’animation inspiré de la série de livres pour la jeunesse du même nom de Gabrielle Vincent. Vincent et Stéphane sont plutôt modestes. Ils ne cessent de complimenter le travail de leur collègue Benjamin Renner et semblent amoindrir leur contribution dans ce merveilleux projet qui leur a, néanmoins, permis de comprendre toute l’importance de la mise en scène dans la réalisation d’un film d’animation.
Que retenir donc de cette leçon de cinéma ? Que Vincent et Stéphane sont de sacrés bons copains. Qu’ils sont des artistes. Qu’ils créent pour créer, pour la beauté du geste, pour l’expérimentation. Que le discours des intellectuels qui leur posent des questions un peu compliquées, ça leur fait un peu peur. Qu’ils aiment désobéir. Qu’ils aiment rigoler. Qu’il ne faut pas avoir peur de faire de l’animation en Belgique. C’est laborieux, oui. Mais, c’est tellement marrant.
Pour plus d’infos sur l’ACA : http://www.lepole.be/membre-occupant.php?idMembre=43