Les Oeufs Brouillés de Iao Lethem
Les histoires d’amour ont souvent un aspect triangulaire. Les relations entre trois personnes se font, se défont, et puis, au milieu de tout cela, une intrigue.
Ici, on s’en rapproche sinon qu’il y a une quatrième dimension. Tenez… avec les œufs brouillés, cela marche aussi comme cela. D’une part il y a le blanc, d’autre part le jaune… Alors intervient la fourchette qui pique le jaune et le mélange au blanc. La quatrième dimension… se serait le bain-marie. Il fait que les bons œufs brouillés prennent, ou pas du tout…
Dans une maison, à l’image de celle dans Psychose, il y a une mère, un père et leur fille. Trois côtés du triangle. Mais rien d’équilatéral. Tout est déséquilibre, tout est fragilité, tout s’est perdu probablement à jamais dans un amour, un désir trop fort… Une jeune femme, encore fille malgré tout, se rappelle aux bons (?) souvenirs de chacun de ses parents. Qu’ont-il gardé d’elle ? Quels souvenirs nourrissent-ils encore ? Comment comblent-ils son absence et supportent-ils son « retour » ? Et moi ? Comment ferai-je le jour où j’aurai une fille plus belle et désirable que ma femme ? Comment la protéger de nous ?
Illustration de Gwendoline Clossais