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Max, entre ciel et terre de Jean-Luc Slock

Publié le 01/03/2005 par Marceau Verhaeghe / Catégorie: Critique

Cinergie, est très attentif au travail des ateliers d’animation tels Graphoui, Caméra enfants admis ou Zorobabel. Ils travaillent sur le terrain et réalisent, avec des enfants, des films d’animation souvent très pertinents sur des sujets de sociétés difficiles. Max, entre ciel et terre est un des plus beaux exemples de cet engagement citoyen.

Max, entre ciel et terre de Jean-Luc Slock

C’est la concrétisation d’un projet mené avec l'Unité de Psychologie et de Pédagogie de la Personne Handicapée de l'Université de Liège. Le but était de réaliser un film sur le thème de la différence avec à la fois des enfants handicapés de l’école spéciale « Les Castors » et des enfants ″ordinaires″ de l'école fondamentale Saint-Sébastien. Jean-Luc Slock, de Caméra enfants admis, a relevé le défi avec 35 enfants, et le résultat est ce très beau court-métrage de 8'30″.

 

Max est un petit garçon pas comme les autres. Il vit à l'envers, les pieds au plafond, attiré par le ciel ! Pas facile dans ces conditions d'aller à l'école, de lire au tableau, de faire du sport et surtout d'être accepté par les copains et copines de classe. Max veut pourtant tout faire pour être comme les autres. Quand il n’y arrive pas, cela l’énerve. Quand les autres se montrent protecteurs, cela l’énerve aussi. Et c’est vrai que, pour jouer au foot, être en l’air peut présenter des avantages. Mais il y a la jalousie, le rejet de ce qui est différent, et un accident est vite arrivé. C’est l’hôpital, puis le retour à la maison. Et c’est alors qu’il est dans cette situation d’échec que Max va découvrir les valeurs d’amitié et de solidarité.

 

Même si un tel projet manifeste clairement ses limites, que ce soit dans l’écriture, la fabrication des personnages, la mise en scène ou l’animation, on est toujours émerveillés de la créativité manifestée par les enfants. Le regard critique posé sur la manière dont la société se comporte avec les personnes ″différentes″ est savoureux. On normalise les différences : on essaye de mettre des poids aux pieds de Max pour qu’il marche ″comme tout le monde″, mais c’est l'échec. Ou bien, à l’inverse,  on est tenté de mettre Max à l’écart et on décourage les projets qui cherchent à faire vivre cet enfant ″différent″dans un milieu. Le récit est dynamique sans jamais tomber dans l’angélisme. Des enfants se sont mis ensemble, handicapés ou non, pour réfléchir, partager leur expérience, nouer des liens d’amitié. Ils ont créé une histoire, marquée par leur vécu, autour d’une thématique complexe sans en éluder les difficultés. Et cela, grâce au cinéma d’animation. Cela valait bien une mention spéciale du jury de cette 24è édition d’Anima.

 

N.B. : on remarquera par ailleurs que les travaux personnels de plusieurs jeunes talents impliqués dans ces ateliers ont également été primés lors de cette compétition, nouvel exemple si besoin était, de leur dynamisme et de leur utilité (La poupée cassée de Louise-Marie Colon, Grand prix de la Communauté française, ou Tango Nero de Delphine Renard, prix RTBF).

 

La cassette du film + le making of, accompagnés d’un dossier pédagogique, est disponible auprès de Caméra enfants admis, 35 Cour St Gilles à 4000 Liège. Tél. 04/253.59.97 (hors Belgique ++ 32 42 53 59 97). Fax 04/252.56.31 (hors Belgique ++ 32 42 52 56 31).

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