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Mon oncle d'Amérique est belge de Eric Figon

Publié le 01/04/2006 par Marceau Verhaeghe / Catégorie: Critique

Mon oncle d'Amérique est belge

Françoise a un oncle un peu exceptionnel. Cartooniste, caricaturiste, réalisateur de dessins animés décalés et provocateurs, aux antipodes du politiquement correct et des valeurs familiales, c'est un artiste, un homme public, une célébrité internationale : c'est Picha. En même temps, c'est le tonton chéri de son enfance, toujours un peu nimbé d'une aura de mystère. Aujourd'hui journaliste, Françoise part avec son complice Eric Figon, à la rencontre de cet homme. De l'artiste bien sûr, mais aussi de l'être humain qui se cache derrière ce coup de crayon. Et du tonton qui peine à exprimer ses sentiments, bien loin du masque de provocateur grinçant qui lui colle toujours à la peau. Le résultat? Un documentaire à la fois classique et très personnel, où pointent régulièrement de petits bouts d'intimité sympathique.

Mon oncle d'Amérique est belge de Eric Figon

Nous découvrons Picha à travers le regard de sa nièce Françoise. Elle s'intéresse à l'artiste, bien sûr, retraçant sa carrière à coup d'extraits de films et d'interviews d'amis, de proches, de connaissances, de fans. Mais sa caméra suit également l'homme, chez lui, en vacances ou dans son appartement de Montmartre, au travail dans son atelier, au studio où, avec ses collaborateurs, il met la dernière main à son quatrième long métrage. Un homme cultivé, finalement pas si différent de nous, attaché à une vie paisible au milieu de ses proches, un travailleur exigeant, un patron que son angoisse de la perfection peut rendre insupportable, voire tyrannique, dont on craint les coups de gueule, mais respecté et apprécié pour son talent et son implication. Et puis, il y a ces moments où l'oncle et la nièce se retrouvent face à face dans un bistrot bruxellois, avec la caméra pour seul témoin et où s'expriment des choses plus personnelles. Au-delà de la forme, finalement assez classique du portrait, on sent passer beaucoup de tendresse entre la réalisatrice et son oncle. Cette atmosphère particulière confère à ce documentaire le petit supplément d'âme qui le distingue du traditionnel portrait filmé et nous le rend davantage sympathique et attachant.

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