Blague Sabbat
Nous étions sans nouvelles de Jaume Balaguero, qui a pratiquement posé à lui seul les bases de l’horreur hispanique, depuis le naufrage artistique de REC 4 : Apocalypse, qui concluait la saga culte sur un pétard mouillé. Le voici qui revient, quatre ans plus tard, avec cette coproduction (tax-shelter oblige) entre l’Espagne, l’Irlande, la France et la Belgique (le tournage eut lieu notamment à Spa et Verviers) et dont la distribution en catimini l’année dernière (3 salles sur tout le territoire français) n’augurait de rien de bon. Si le cinéaste, une fois de plus en petite forme, ne retrouve jamais les sommets des pépites de sa filmographie (La Secte sans Nom, Fragile, REC, Malveillance) et signe une œuvre mineure, ce n’est pas tant la faute à sa mise en scène, toujours puissante et inspirée, qu’à un récit brouillon, adaptation laborieuse d’un roman de José Carlos Somoza, évoquant certains films de Dario Argento (on pense hélas davantage à Mother of Tears qu’à Suspiria) et l’univers de Hellraiser. On remplace les Cénobites par des sorcières, le cube ouvrant les portes de l’Enfer par un œuf et le tour est joué ! Clive Barker se retournerait dans sa tombe s’il n’était encore bien vivant...