Nosotros de Diego Martinez Vignatti
Un pasito pa lante, dos pasitos pa tras
Un, dos, tres, un, dos, tres... Buenos Aires querida, pasión de vida, pasión de baile.
Qu'est-ce une vie sans passion ?
"Des jeux et du pain !", serait-ce tout ce qu'il faut pour combler le peuple ? C'est sans compter sur la force de l'art ; l'art de vivre, l'art de danser.
"L'Argentine, c'est le foot, le boeuf et le tango".
Quand j'ai rencontré Diego Martinez Vignatti, il partait pour Buenos Aires, faire un film sur des danseurs de tango ! J'en étais outrée, comment peut-on s'intéresser à deux pas de danse et une génuflexion quand l'Argentine croule sous la banqueroute ? Quelle galère, Gardel !
C'était sans connaître le tango, et sans connaître l'humanisme de Diego, le passionné, qui utilise sa caméra pour enregistrer sa rencontre avec des personnages simplement beaux. A la manière d'un Wim Wenders, qui part à la rencontre des musiciens du Buena Vista Social Club, il nous fait connaître l'histoire de Buenos Aires et des danseurs du "Sunderland". Dès les premiers plans, le ton est donné. Vue plongeante sur Buenos Aires, partant du point culminant de la ville, pour descendre, par échelons, au niveau des piétons. C'est à hauteur d'homme que le réalisateur se place. Le tango est le rythme de l'exil qui chante avec nostalgie la beauté de la vie et qui fait danser, à la manière d'un duel complice, des hommes, et maintenant des femmes, à la recherche de la perfection. C'est un film, dédié à l'immigration, que nous avons découvert en avant-première « mondiale », dans le cadre du Festival des cinémas d'Espagne et d'Amérique latine, et que nous espérons revoir sur nos grands écrans, pour pouvoir partager la vie passionnée de gens simples, qui vivent simplement, une vie sans paillettes mais avec passion et dignité.