Oskar de Max Vannienschoot

On l’apprend en lisant la note du réalisateur, Oskar est dédié à un proche ami qui a choisi de mettre fin à ses jours. Une personnalité troublée que Max Vannienschoot représente en plein questionnement, alors qu’il semble lutter contre la noirceur qui l’envahit peu à peu. Miroir déformant de cette expérience bien réelle, le film met en images cette fuite sans espoir face à un ennemi inarrêtable, que le personnage choisit finalement d’affronter, ou d’embrasser. Un protagoniste construit au croisement des deux amis, fumeur comme l’un, motard comme l’autre. Le poème déclamé par l’actrice canadienne Jeanne Roux-Côté et écrit par l’artiste et compositeur James P. Honey accompagne parfaitement l'œuvre, créant un ensemble beau et oppressant à la fois. En choisissant l’animation au fusain, le réalisateur se joue des blancs et noirs pour mettre en place la dualité des émotions qui parcourent le film, entre résignation et résilience, jusqu’à ce que les ténèbres emplissent l’écran. Avalé par cette noirceur, le motard n’a plus qu’à accepter sa part d’ombre, à se laisser envahir par le silence. Une belle lettre pleine d’émotions qui se révèle lorsque l’on découvre son destinataire, et un film tout en poésie servi par une animation à la fois légère et parfaitement maîtrisée.