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50/50 - Panique au village : La Bûche de Noël de Stéphane Aubier et Vincent Patar

Publié le 30/03/2021 / Catégorie: Dossier

En juin 2017,  la Fédération Wallonie-Bruxelles organisait l'Opération "50/50, Cinquante ans de cinéma belge, Cinquante ans de découvertes" qui mettait à l’honneur 50 films marquants de l’histoire du cinéma belge francophone. Ces films sont ressortis en salle pendant toute une année et de nombreux entretiens ont été réalisés avec leurs auteurs. Le site internet qui se consacrait à cette grande opération n'étant plus en activité, Cinergie.be a la joie de pouvoir aujourd'hui proposer et conserver tous ces entretiens passionnants où une grande partie de la mémoire du cinéma belge se donne à lire. 

50/50 - Panique au village : La Bûche de Noël de Stéphane Aubier et Vincent Patar

Stephane Aubier et Vincent Patar, aujourd’hui plus connus sous le pseudo « Pic Pic », jouissent d’une renommée publique et critique dans le monde de l’animation. Ils se rencontrent à l’Ecole d’Arts Visuels de la Cambre à Bruxelles en 1985. C’est là que naissent les personnages Pic Pic, le cochon « magik » et André, le mauvais cheval dans le premier Pic Pic André Show(1988), un film d’études sélectionné à Annecy et récompensé au Festival Anima à Bruxelles en 1989. Deux ans plus tard, ils sortent diplômés en 1991, avec grande distinction.

1995 marque le retour mais aussi la première apparition véritablement officielle de Pic Pic et André. L’un adore se découper en tranches, l’autre préfère « pinter », le public répond présent et fait du Pic Pic André Shoow – the first, court-métrage réalisé en 2D, un vrai succès qui en appellera d’autres, Pic Pic André – le deuxième (1997) et Pic Pic André – 4 moins 1 (1999). Auréoles de succès en festivals, les trois courts-métrages font l’objet d’un DVD, Pic Pic André et leurs amis, paru en 2002 et agrémenté de projets parallèles tels Les Baltus au cirque (1998, papier découpé) ou encore Babyroussa, the Babiroussa (1994).

Entre temps, Dionysos, fan du duo, leur demande de réaliser le clip de l’un de leurs premiers succès Coccinelle en 1999. Après l’aventure 2D de la série des Pic Pic André, le duo de réalisateurs reprend l’idée du court de fin d’études réalisé par Aubier en 1991 à la Cambre, Panique au village - dans un décor de carton-pâte, des petites figurines aux allures de jouets sont les héros d’une saga villageoise absurde – et projettent une série du même nom.

En 2000, Le Gâteau, un épisode pilote de la série, voit le jour et emballe public et critique. Sélectionné dans plusieurs festivals, il décroche le Grand Prix au Festival Anima de Bruxelles et le Grand Prix section TV au Festival du Film d’Animation d’Annecy en 2001. Boostée par ces récompenses, la série démarre.

Cowboy, Indien, Cheval débarquent sur Canal + (Belgique et France) en 2003 et imposent une marque de fabrique : Héros aux silhouettes de jouets enfantins, décors bucoliques, ambiance rock’n roll, répliques absurdes, casting aux accents inimitables (Aubier et Patar eux-mêmes mais aussi Poelvoorde, Lanners, Jannin…).
Véritable objet de culte, la série sort en DVD en 2005 et fait le tour du monde des festivals et des télévisions jusqu’à tomber entre les (bonnes) mains des Studios Aardman qui en ont assuré la version anglaise.

La renommée des « Pic Pic » est désormais internationale et tout le monde se les arrache. Depuis 2003, ils sont dessinateurs et auteurs de mini-BD pour le magazine belge Télé Moustique, depuis repris par L’Express.
Entre 2004 et 2006, ils réalisent de nombreux clips : Gisli – How About That (2004), Louise Attaque – Si On Marchait Jusqu’à Demain (2005), Saule – Si (2006). En 2007 et 2009, c’est une marque de lait anglais, CRAVENDALE, qui fait appel à leurs services pour la réalisation de 6 spots dans l'esprit de Panique au Village.
Après le succès de la série Panique au Village, ils démarrent en 2007 la réalisation du long-métrage homonyme. Deux années sont nécessaires à la fabrication du film qui sort sur les écrans belges et français en 2009. La sortie est précédée d’une sélection officielle aux Festivals du Film de Cannes, Toronto, Annecy et plus d’une cinquantaine d’autres.
Parallèlement, ils décident de décliner cet univers unique à travers une Bande Dessinée qui relate quelques chapitres de la vie des héros du film, et dont le premier tome « Le vol du tracteur » parait chez Dupuis la mème année.

En 2012, le long-métrage Ernest et Célestine, adapté des livres de Gabrielle Vincent sort en salles et fait plus d’un million d’entrées en France. Le film est sélectionné à La Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, au festival d’Annecy et remporte une dizaine de prix dans divers festivals. En février 2013, le film reçoit le César du meilleur film d’animation. En 2014, Ernest et Célestine, sélectionné dans 3 catégories, ressort de la Cérémonie des Magrittes (plus haute récompense du cinéma belge) vainqueur de 3 récompenses pour Meilleur Film, Meilleur Réalisateur (ici au pluriel) et Meilleur Son. Le film remporte aussi un succès outre-mer et est sélectionné aux Oscars comme Meilleur Film d’Animation.

Pendant l’exploitation d’Ernest et Célestine, Aubier et Patar reprennent la franchise Panique au Village en réalisant La Bûche de Noël avec Indien et Cowboy, sorti pour Noël 2013. Un moyen métrage diffusé sur Betv et Canal+, qui est sorti en salles également. Par ailleurs, le film a été vendu dans plusieurs pays et a remporté de nombreuses récompenses dont le Cartoon d’Or du meilleur film d’animation.

Suite au succès de cet unitaire, un nouveau moyen métrage de 26 minutes intitulé La Rentrée des classes lance Cowboy, Indien, Cheval et tous les autres personnages du village à la conquête de la Lune.

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