Un travail d’approche et de sympathie
On ne compte pas les cinéastes belges qui furent l’homme d’un seul film, mais Paul Meyer offre le cas unique d’un cinéaste interrompu, auquel son premier long métrage coûta sa carrière. Oublié durant quelques décennies pendant lesquelles, de commandes en sanctions il gagna (comme on dit) sa vie à la télé, " redécouvert " il y a peu grâce à deux livres, l’auteur de Déjà s’envole la fleur maigre ne vit pas dans la nostalgie, pas plus qu’il ne se pose en cinéaste maudit. L’amertume ou le martyrologe sont totalement étrangers aux propos qu’on va lire, que distingue au contraire un rare alliage de rigueur de modestie et d’exigence. Leur liberté de ton, d’allure et d’esprit méritait bien un long entretien, alors que Paul Meyer va bientôt reprendre la caméra pour tourner un documentaire sur le peintre Yvon Vandijke, Vandijke, dingue, donc.