À la tombée de la nuit, Rêve et Cauchemar se disputent le sommeil d’une jeune femme. Ce personnage qui se retrouve ballotté entre doux songes et angoissants délires, c'est celui d'Alessia Puli, réalisatrice et animatrice italienne venue réaliser en Belgique un stage à l'atelier de production Camera-etc. De ses valises, elle a déballé une kyrielle de personnages tous aussi attendrissants les uns que les autres, à cheval entre la bande dessinée et le Septième art. Dans Poussière, ce sont deux petits êtres à mi-chemin entre nounous et marshmallows éthérés qui s'affrontent pour gagner l'espace mental de l'endormie, espace qui prend petit à petit vie sous nos yeux, peuplé d'êtres féériques et de monstres terrifiants.
Poussière de Alessia Puli
Publié le 05/06/2021 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique
Comme souvent avec l'animation, les mots sont superflus pour conduire le récit, lui garantissant dès lors une lecture simple et universelle. Jouant à la fois la corde de la simplicité et le défi esthétique, la réalisatrice superpose deux techniques, deux styles graphiques, deux palettes chromatiques pour distinguer les rêves de la réalité du personnage. Un choix payant qui donne une intégrité et une cohérence fortes à l'œuvre, emportant son spectateur dès les premières images. Avec talent, Alessia Puli mène sa narration au pas cadencé, au rythme grandissant des oppositions entre les deux entités qui rivalisent de créativité pour prendre le dessus dans l'esprit de la jeune femme. Un crescendo qui s'achève dans une déflagration de traits, de lignes et formes frôlant avec l'abstraction, pour une chute ramenant le sourire dans l'œil des petits comme des grands. De belles promesses pour les prochaines créations de cette artiste aux multiples facettes.
