Le dangereux programme RECALL permet aux gens de modifier leur passé en créant une seconde ligne temporelle. Natan l'utilise pour sauver sa fiancée Hannah de la mort et créer une timeline où ils pourront être ensemble…
Recall de Jelle Bleyenbergh (2023)
Évacuons d’emblée l’éléphant dans la pièce : avec un titre comme RECALL dont le sujet évoque une machine à offrir une vie alternative, les spectres de Philip K. Dick et de Paul Verhoeven ne sont pas loin. Le court métrage de Jelle Bleyenbergh n’entretient pourtant aucun rapport avec Total Recall puisque l’accent est mis ici sur une approche plus intimiste, axée sur les émotions humaines, par opposition au côté technologique et à l'action du film de Verhoeven, ce qui est à la fois sa plus grande force et sa principale faiblesse.
Sa force, car Recall touche immédiatement le spectateur par un drame initial universel (un banal accident de voiture) qui ancre l'histoire dans une émotion accessible. En outre, sa conclusion poétique et élégante laisse une impression touchante et subtile.
Malheureusement, c’est aussi sa faiblesse, car le contexte de science-fiction n'est qu'effleuré, ce qui frustre d'autant plus qu’un texte introductif sur les dangers de la machine avait laissé présager un approfondissement de cet univers.
En revanche, il convient de souligner la très bonne réalisation de Jelle Bleyenbergh qui parvient en quelques plans à proposer des séquences touchantes et joliment photographiées. Enfin, saluons la performance convaincante de Lukas Buys, qui incarne un Natan crédible et attachant, donnant vie au propos émotionnel du film.
Geoffrey Claustriaux