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Rencontre avec Helena Dalemans : gagnante du prix du public au Festival du Court Métrage Indépendant de Bruxelles (Court Mais Trash)

Publié le 14/02/2019 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Entrevue

Alors que son court-métrage Haar naam was vient de remporter le prix du public pour la sélection nationale, Helena Dalemans travaille déjà sur un nouveau projet dans les locaux bruxellois du VAF. Cette jeune et talentueuse réalisatrice belge aime aborder des sujets tabous en société.

Haar naam was s’intéresse à la vieillesse et aux traitements parfois dégradants infligés aux pensionnaires des maisons de repos. Les dix-huit minutes du film racontent l’histoire d’Ida. La vieillesse a poussé cette femme âgée dans une chaise roulante. Son libre arbitre s’est également envolé en même temps que ses aides-soignantes ont commencé à décider de ce qui était bon pour elle. Un jour, elle rencontre Jef, un nouveau résident. Ensemble, ils se révoltent contre les règles de la maison de repos. Il devient ses jambes et ses mains. Il l’aide surtout à briser cette routine qui la ronge de l’intérieur.

Cinergie : Haar naam was aborde un sujet universel plutôt délicat. As-tu un style défini ou un sujet de prédilection malgré ton jeune âge ? Par moments, on se demande s’il l’on se trouve dans un rêve ou la réalité, c’était intentionnel ?
Helena Dalemans :
Mes sujets favoris sont les thématiques sociétales taboues dans l’actualité. Mon film de fin de bachelier relate l’histoire d’une mère qui regrette d’avoir eu ses enfants. Haar naam was raconte l’histoire d’une dame atteinte de démence dans une maison de repos à travers les yeux de l’héroïne principale. C’est pour insister sur la démence d’Ida que j’ai voulu laisser planer le doute entre le rêve et la réalité. Certains remarqueront également la différence de format de l’image suivant le contexte.

C. : As-tu un film de référence ?
H.D. :
Je regardais en boucle les VHS de mes parents. Ça mettait des heures à rembobiner ces trucs, mais j’adorais ça. C’était souvent des films d’auteurs ou de genre éloignés des grosses productions américaines. Si je ne devais citer qu’un seul film marquant, ce serait probablement We need to Talk about Kevin de Lynne Ramsey. J’ai adoré la narration de ce film. Tu peux le regarder cinq fois et encore découvrir de nouvelles choses.

C. : Tes comédiens sont plutôt réputés en Flandre.
H.D. :
Les deux acteurs principaux, Janine Bischops et François Beukelaers, sont assez célèbres dans le nord du pays. Surtout Janine Bischops pour son rôle dans Thuis (série diffusée à la télévision flamande de 1995 à 2016).

C.  : Quel message principal doit-on retenir de ton film ?
H.D. :
Quand tu entres en maison de repos, on te considère comme un numéro. On te nourrit. On te lave. On te soigne. Mais souvent, malheureusement, on oublie que tu es encore un être humain à part entière avec ton vécu et ta personnalité. Ce film est également un hommage à ma grand-mère qui souhaitait mourir lors de ses dernières années en maison de repos.

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