Le court métrage Sagah de Maïté Lonne et Gaël Maleux plonge le spectateur dans un huis clos intense, où une victime d’abus sexuels est confrontée à un enquêteur. Dérangeant et percutant, ce film aborde de manière originale et troublante la question du stress post-traumatique lié aux agressions sexuelles.
Sagah, de Maïté Lonne, Gaël Maleux
Le stress post-traumatique (SPT) lié aux abus sexuels est un trouble psychologique grave qui se manifeste après un traumatisme tel qu'une agression sexuelle. En Belgique, entre 30% et 50% des victimes développent ce trouble, qui peut provoquer des cauchemars, des flashbacks, une anxiété intense, et des difficultés relationnelles. L'impact varie selon la gravité de l'abus, le soutien reçu et les antécédents de la victime.
Le huis clos et le cadrage serré renforcent l'intensité de la confrontation entre la victime et son enquêteur, tandis que les sauts temporels illustrent la difficulté pour la victime d'affronter son agression et ses traumatismes, exacerbés par le stress post-traumatique. En Belgique, cette réalité est d'autant plus poignante que les victimes d'abus sexuels se heurtent souvent à une prise en charge policière inadéquate, marquée par un accueil insensible et la minimisation de leurs témoignages, aggravant ainsi leur détresse.
Lauréat du prix du scénario au festival Le court en dit long et sélectionné au Brussels Short Film Festival, Sagah se distingue par un casting remarquable, avec Laura Sépul, Benoît Van Dorslaer, la jeune Pili Groyne, et Cathy Grosjean. La bande sonore, signée Thibaut Pira, accentue l’atmosphère oppressante de ce thriller, qui met en lumière les lacunes persistantes dans l'accueil et la prise en charge des victimes d’abus sexuels.