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Silencieuses de Claude François

Publié le 28/03/2022 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique

Elles sont partout dans la ville, elles vous contemplent et pourtant si rarement vous leur rendez leur regard. Elles, ce sont les statues. Les bustes, les figures et les incarnations de pierre qui ont été déposés sur les monuments et qui peuplent les jardins bruxellois. Partageant sa passion avec nous, Claude François raconte leur histoire. Film posthume d'un cinéaste qui a tiré sa révérence trop tôt le 2 décembre 2020, et dont l'œuvre a été achevée par ses proches.

Silencieuses de Claude François

Et il est vrai qu'elles sont belles, ces sculptures et statues qui peuplent cette ville de Bruxelles sous le soleil. De muettes icônes auxquelles le cinéaste offre sa voix de narrateur curieux, fasciné depuis son plus jeune âge par ces pierres, ces bronzes et ces marbres immobiles qui racontent pourtant tant de choses dans leur silence. Un voyage dans le passé où la grande Histoire croise les petites, celles des modèles mais aussi celles des artistes, celles des sujets comme celles des techniques.
De volutes en courbes, Silencieuses est une promenade contée par le biais du documentaire, entre le vague à l’âme et la recherche rigoureuse. L’occasion de regarder, de prendre le temps de redécouvrir une ville et ses habitants immobiles qui contemplent chaque jour les passants. Voyageant ainsi dans la cité, on apprend que la sculpture n’est jamais simplement décorative, elle est toujours bien plus que cela. Une école péripatéticienne où le cinéaste prend un plaisir espiègle à afficher son dispositif, nous présentant - à la manière d’un groupe musical - le travail de ses collaborateurs Margarida Guia et Michel Baudour, respectivement créatrice de sons et créateur d’images.
Et à l’image d’un concert intimiste, on sort de ce film le sourire aux lèvres, après s’être laissé emmener dans cette balade entre contemplation et émerveillement artistique.

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