En 2015, Bruno Tondeur gagnait le prix des auteurs ainsi que celui de Cinergie du Festival Anima pour son court métrage Deep Space. Cette année, alors qu’il a formé avec quatre autres réalisateurs de talent le studio TABASS Co., ce sont les prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles et Be TV qui lui ont été décernés pour Sous le Cartilage des côtes. Ce court-métrage de 13 minutes relate le quotidien d’un hypocondriaque.
Sous le cartilage des côtes de Bruno Tondeur
Diagnostiqué à tort d’une hépatite C dans sa jeunesse, Bruno Tondeur est resté pendant longtemps complètement parano des virus et des maladies. Ce n’est donc pas anodin si ce réalisateur originaire de Charleroi a décidé de traiter de l’hypocondrie dans ce projet. Un déclencheur important à sa mise en place fut sa rencontre avec la société de production bruxelloise Take Five.
L’association de la stop-motion et du dessin 2D est efficace. Elle permet aux spectateurs de voir l’évolution de la maladie à l’intérieur du corps du personnage principal. Le choix de limiter les couleurs à cinq tons qui ne pouvaient pas être imprimés sur papier, avec une prévalence de la couleur verte, vise également à nous plonger dans le corps de cet individu malade.
En plus d’aborder la question de la maladie et de la prise de médicaments en quantité, certaines phases comme la rave party abordent également la question de la prise de drogues ou d’alcool comme refuge. Doté d’une ambiance musicale assez anxiogène, ce court-métrage perturbe et dérange. S’il peut rebuter certains et que l’aspect esthétique ne plaît pas immédiatement, la profondeur du récit et le message puissant qu’il véhicule captivent et interpellent. Enfin, le jeune réalisateur a surtout réussi à garder une bonne dose d’humour et à amuser avec un sujet initialement sombre et dérangeant.
Sous le Cartilage des côtes de Bruno Tondeur est un film atypique qui se démarque tant par les techniques utilisées que les choix esthétiques. Il traite de thématiques sociales pas assez souvent abordées dans l’animation et pourtant très présentes dans la société contemporaine : la médication, l’isolement social, la vie en société, l’angoisse de la vie et de la maladie, etc.