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Sur le tournage de la série "Champion"

Publié le 12/12/2017 par David Hainaut / Catégorie: Tournage

La première "dramédie" de la RTBF se paufine

Alors que la RTBF se félicite déjà du retentissement général et des audiences d'Unité 42, sa troisième série diffusée après La Trêve et Ennemi Public, sa nouvelle, Champion, se tourne en ce moment à Bruxelles jusqu'en janvier. Avec Mourade Zeguendi (Les Barons, Dikkenek...) dans le rôle-titre.
Petit état des lieux lors de notre passage au Stade Roi Baudouin, puisqu'il s'agit là d'une comédie dramatique – ou une dramédie, selon le terme en vogue – qui baigne dans le monde du football. Celle-ci devrait être prête au printemps, à l'aube de la prochaine Coupe du Monde.

La déchéance d'une star du foot

Petit retour en arrière, d'abord. Juin 2015, suite à l'un des appels à projets lancé par le Fonds Séries de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la RTBF, six auteurs (Monir Ait Hamou, Mustapha Abatane, Julie Bertrand, Thomas François, Omar Arrak Semati & Mourade Zeguendi), pour la plupart issus du stand-up et du film Les Barons, se portent candidats, le plein d'énergie, pour présenter un projet avec le football pour toile de fond. Avec un pitch pour le moins original : du jour au lendemain, Souli Romeyda, surnommé El Magnifico, (campé par Zeguendi), jeune idole mondiale, voit son destin basculer. Du jour au lendemain, c'est la chute, pour ce joueur égocentré, qui va jusqu'à se retrouver à accomplir des travaux d'intérêt général. Complètement inadapté au monde réel vu son train de vie hors-norme, il perd tous ses repères. Comment, dès lors, rebondir ?

Présente sur le plateau, Ariane Meertens, responsable des séries RTBF et qui, comme superviseuse, accompagne chaque projet de A à Z, détaille plus précisément l'aventure : « Les auteurs avaient l'envie non pas de montrer l'ascension classique d'un sportif, comme il y en a tant, mais plutôt d'imaginer ce qui pourrait se passer pour une star de foot qui devient Monsieur tout-le-monde. C'est l'abnégation et leur volonté de vouloir raconter cette histoire, qui nous a séduits. Deux ans plus tard donc, nous la tournons, dans l'espoir de la diffuser avant la prochaine Coupe du Monde.»

Champion, série RTBFMourade Zeguendi, le héros principal

Dans les couloirs du Stade Roi Baudouin, l'un des décors de la série, au cinquante-troisième jour d'un tournage qui en compte quatre-vingt, réalisateurs (Thomas François et Monir Ait Hamou), comédiens et techniciens s'affairent. Rythme de série oblige, avec au moins six à sept minutes utiles à mettre en boîte chaque jour, le temps est compté pour cette bande de néophytes, la concentration est à son comble. À tel point que Mourade Zeguendi, pourtant habituellement bavard, a lui-même demandé le maximum de sérénité autour de lui, avec la presse, notamment. Un choix peu commun, mais qui peut se comprendre, vu sa lourde implication dans ce projet : le comédien est concerné par presque chaque journée du tournage !

"Les séries ne peuvent qu'apporter du positif"

Autour de lui, on retrouve au casting une pléiade de comédiens belges, comme Joffrey Verbruggen, Erico Salamone, Nola Tilman, Lygie Duvivier, Pablo Andres ou encore Raphaël Charlier. Celui-ci, qui campe le rôle de Patrick Lavacceri, reporter sportif, se confie : « Me concernant, j'ai une bonne quinzaine de jours de tournage. C'est vrai que sur une série, c'est le rush pour tout le monde. Mais heureusement, nous le savions à l'avance : raison pour laquelle nous avons bien peaufiné les choses avec les auteurs avant de tourner. L'important, c'était de bien savoir qui étaient nos personnages et vers quoi on allait. » Le comédien, qui apparaît - plus furtivement - dans deux autres séries, Ennemi Public et Unité 42, évoque l'engouement pris autour d'elles, depuis maintenant trois ans. « Elles démontrent qu'il y a bel et bien le talent nécessaire côté francophone. Pour nous, comédiens, c'est une reconnaissance que nous attendions. Et pour le monde du cinéma belge, cela offre un autre regard et une autre image, qui ne peuvent qu'apporter des choses positives à l'ensemble du secteur.»

De l'humour, mais pas seulement

Destinée à venir compléter la future offre ertébéenne de quatres séries diffusées par an, avec l'objectif avoué de proposer une soirée spécifique par semaine durant toute une saison, Champion sera donc la première à sortir du genre policier pour aborder la dérision, l'humour, si pas, l'exagération. « Mais pas uniquement », tempère Ariane Meertens. « Car pour tenir sur dix épisodes de cinquante-deux minutes, c'est pratiquement impossible d'être dans l'humour pur. Il y aura donc aussi de l'humain et de la profondeur. Et je pense que dans Champion, les auteurs ont réussi à le faire avec brio. »

champion, tournageLa série : de l'investissement sur du long terme

Quant à ce fameux Fonds Séries, qui a vu naître La Trêve, Ennemi Public, Unité 42 et bientôt e-Legal – annoncée pour janvier -, le bilan semble pour l'heure positif. « Largement même !», embraye Ariane Meertens. « Nous espérons que ce circuit vertueux perdure, car au-delà de l'aspect fédérateur des séries, elles sont formatrices pour tout le monde : acteurs, producteurs et techniciens. Sachons en être un peu fiers, tout en restant honnêtes et humbles : ce processus reste neuf et donc fragile. Nous-mêmes en apprenons chaque jour, dans chaque projet. Mais on se doit de se donner les moyens et le temps pour garder la confiance de chacun. Il faut bien comprendre que ces séries, même si cela peut être parfois compliqué à saisir dans le monde actuel, c'est avant tout de l'investissement sur du long terme. Cela dit, vu la qualité des dossiers que nous continuons à recevoir, je n'ai pas le moindre doute sur le nid de talents dont nous jouissons...»

Diffusion en marge de la Coupe du Monde

Tournée jusqu'à la mi-janvier à Bruxelles et en périphérie - la villa du héros principal se trouve à Braine-L'Alleud – Champion, qui est coproduite par Gilles Morin (Kings Entertainment) & Sylvain Goldberg (Nexus Factory), a par ailleurs vu son large pôle d'auteurs s'étoffer, puisqu'en plus des précités, Julie Bertrand, Hicham El Ghazi, Simon Marzipan et Gaëtan Delferière ont prêté leur plume. En attendant donc la diffusion, prévue au printemps prochain...

 

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