Présenté en compétition estudiantine au Festival de Gand, You Are the Truck and I Am the Deer se dévoile dès ses premières secondes comme un court métrage fort dans sa forme et dans son fond, porté par une réalisatrice habitée dans sa chair par son propos. Un propos et un corps qui transpirent dans ce film rugueux et abrasif, servi par une animation tout aussi brute et puissante.
You are the truck and I am the deer de Max Ferguson
Publié le 13/11/2023 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique
You Are the Truck and I Am the Deer, second film de sa réalisatrice Max Ferguson, met en scène les blessures psychologiques et émotionnelles de sa propre cinéaste au travers d’une expérience au-delà de la narration, faite de papier découpé et de stop motion. Un film où les émotions prennent vie violemment par la photographie, l’animation et le son, accompagnés par une poésie lancinante susurrée par la réalisatrice elle-même. Composée par Seppe Indigne, la bande sonore et sa musique aux tonalités sourdes et grondantes renforcent cette atmosphère d’oppression qui nous emporte dans les spirales de la psyché de Ferguson, faite de bourrasques violentes et de transgressions visuelles. Le papier découpé se prête parfaitement à ces expérimentations, une technique renforçant ici la sensation de blessure, de cicatrices multiples et de couches d’émotions dans lesquelles la cinéaste nous fait sombrer. Sans nous livrer de réponses, Max Ferguson nous partage ses états d’âme avec à mi-chemin entre souffrance et rébellion, en quelques minutes d’une grande intensité visuelle.
