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Zodiac, de Hans Buyse & Titus de Voogd

Publié le 30/05/2024 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Critique

Ce court-métrage transporte les spectateurs dans une aventure en haute mer, explorant les nuances de l'amitié, de l'amour et les défis inattendus. Il suscite une réflexion subtile sur les différentes perspectives entre réalisme et optimisme. Zodiac a été sélectionné lors du festival Brussels Short Film Festival en mai dernier.

Zodiac, de Hans Buyse & Titus de Voogd

L’histoire débute par une sortie en mer sur un petit chalutier avec deux amis gantois partis pêcher en mer du Nord. L’un d’eux, Thomas, interprété par Bart Hollanders, explique sa rupture récente, évoquant que son amie ne le supportait plus. L’autre, Louis, plus aigri et méfiant, est joué par Titus De Voogdt. Ce dernier demande cyniquement à Thomas s’il préfère qu’elle soit partie pour un autre homme, à quoi Thomas rétorque qu’il ne pourrait pas supporter de voir ses enfants récupérés à l’école par le nouvel amour de sa femme. Ces échanges simples, mais authentiques apportent immédiatement une profondeur au récit et donnent une âme aux deux protagonistes en quelques minutes à peine. C’est très bien joué et surtout bien écrit, captivant instantanément le spectateur avec cette conversation anodine, mais sincère entre deux hommes d'âge mûr.

C’est alors que survient l’élément déclencheur : ce duo se retrouve confronté de manière impromptue à l’appel à l’aide d’un groupe de réfugiés entassés sur un zodiac de fortune. Les hommes se précipitent à leur rencontre et décident de laisser monter la maman et son fils, mais pas les autres hommes présents sur le bateau. Très vite, les échanges prennent une tournure étrange, empreints de suspicion et de crainte de la part de Louis. Tandis que l’homme au cœur brisé tente d’apporter un peu de réconfort à l’enfant, son ami essaie de réparer le bateau des naufragés, qui viennent de Mogadiscio, en Somalie. En quelques minutes, le tour est joué et le bateau est réparé. Mais Louis avertit qu'ils sont en danger de mort s'ils souhaitent rejoindre leur destination... L'histoire met en lumière les deux perspectives opposées avec impartialité. D'un côté, le personnage rêveur incarne l'optimisme, tandis que de l'autre côté, le personnage réaliste symbolise la prudence.

Cette dualité rappelle la fable d'Ésope Le Renard et la Cigogne, où la cigogne montre une ruse subtile et juste, démontrant ainsi que le personnage naïf peut parfois être victorieux. Ce court-métrage, produit par Krater Films et Leitmotiv et soutenu par le VAF, a été présenté lors du festival Brussels Short Film Festival en mai dernier.

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