Métier : Réalisateur
Ville : 1000 Bruxelles
Province : Bruxelles-Capitale
Pays : Belgique
Site web : Cliquez ici
- Sam Shaw, Fighting For Reality (2010)
- Julien Schoenaerys, Beauty and Solace (2009)
- Wolfsbergen (2007)
- Vendredi ou un autre jour (2005)
- Guernesey (2005)
- Sed Leks (2004)
- Het zuiden (2004)
- Joséphine (2003)
- Up (2002)
- Dju! (2002)
- Dame Blanche (2002)
- Los Angeles/Gang Bang (1996)
- John Cassavetes: To Risk Everything to Express It All (1996)
- Over the Rainbow (1995)
- Beauville (1995)
- Ouf! (1994)
La carrière de terroriste est trop courte
J'étais encore jeune quand les gens disaient déjà que j'allais devenir avocat. L'idée me plaisait de gagner ma vie en vendant du baratin. Mais l'idée de porter un bavoir - surtout en plein public - me déplaisait. En ce temps-là, je m'exerçais à fabriquer des explosifs, c'est une des raisons pour lesquelles je n'ai pas pu joindre l'armée belge. J'ai amené un détonateur en demandant s'ils ne voulaient pas m'inscrire dans la section "explosifs". La profession de terroriste me tentait plus que d'aller à l'unif, mais la carrière de terroriste est trop courte. On termine vite derrière les barreaux ou à la morgue. Donc, j'ai plutôt choisi de devenir artiste. Disons que cela m'est arrivé spontanément. D'abord, j'ai voulu faire du théâtre. J'ai fait beaucoup d'écoles, mais je n'ai rien appris (à part les cours de Hadelin Trinon et de Jo Ropcke) ni reçu de diplôme. Je suis parti avec la troupe de Jan Fabre pour jouer dans sa pièce le Pouvoir des stupidités théâtrales. Il fallait se mettre à poil contre un mur et bander. J'étais toujours le premier à le faire. J'ai beaucoup d'imagination. Mais je me suis vite disputé avec Jan et je suis parti afin de concrétiser mes propres idées. D'abord, j'ai mis en scène ma première pièce de théâtre Code QX, écrite, réalisée et produite par moi-même, en jouant le rôle principal. J'ai appris que faire du théâtre est une activité collective. On n'a pas de contrôle sur le produit fini. On dépend des comédiens. Ils peuvent foutre une pièce en l'air s'ils ne sont pas de bonne humeur ou s'ils ne connaissaient pas bien leur texte. Quand j'ai vu l'Homme à la caméra de Dziga Vertov, j'ai compris que j'avais trouvé ce que je cherchais. Le cinéma me semblait idéal pour m'adonner à mon perfectionnisme maniaque. Ça permet de fignoler jusqu'à obtenir un produit qui peut mener sa propre vie. Le cinéma, c'est l'invention du siècle, sans aucun doute. Ça permet aux fous furieux de faire des choses relativement normales. Si Erich Von Stroheim, Sam Peckinpah ou Abel Ferrara n'étaient pas devenus cinéastes, peut-être qu'ils seraient devenus aussi dangereux qu'Hitler. J'ai tout appris au Musée du cinéma. La leçon principale est toute simple. Ce que j'ai appris des tout grands, Orson et Cie, c'est qu'il ne faut jamais se taire ni se gêner. Les muselières ne servent strictement à rien. Il ne fallait pas non plus demander à Diogène de sortir de son tonneau.