Le cinéma engagé des femmes est né d’un désir d’émancipation et d’une volonté de réviser les images qui les représentaient jusqu’alors et auxquelles elles étaient incapables de s’identifier en tant que femmes, mères, travailleuses, réalisatrices. Que signifie être engagée ? Que signifie refuser lorsqu’on fait des films ?
Dans cet épisode, nous avons rencontré Violaine de Villers, une réalisatrice inspirante,
indépendante, à la filmographie engagée. Un petit quelque chose de vibrant nous saisit avant de la voir, ce quelque chose qui force l’admiration et met en mouvement. Un
lien particulier nous lie à Violaine, une sorte d’histoire commune, car aux images de
son film Le Vent de Mogador qui raconte le retour de l’écrivain Amin Bouganim sur les lieux de son enfance, correspond la vie d’un être proche né à Mogador.
Violaine de Villers dessine une carte intime et poétique où l’image est un passage entre les temporalités, entre l’exil et le retour, entre le déracinement et l’inachevé.
Et puis, Violaine, depuis ses premiers films au début des années 80, c’est aussi un parcours fait de luttes. C’est son engagement politique auprès des comités
contre la guerre du Vietnam, son goût prononcé pour la révolution bien avant Mai 68, sa relation à Marguerite Duras. Elle continue à tourner, encore et encore, comme une glaneuse d’images.
Elle nous reçoit dans sa maison chaleureuse remplie d’objets, de souvenirs. Ensemble, nous avons parlé d’indépendance, de féminisme et de liberté.
Les films de Violaine de Villers sont accessibles auprès du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir