Après le silence de Sonam Larcin

Réalisé dans le cadre de l'IAD, ce documentaire émouvant retrace le parcours de David qui a quitté un pays refusant celui qu'il est : un homme qui aime les hommes. Structuré en trois parties, le film s'attarde sur son parcours de demande d'asile en Belgique. La première moitié se concentre sur le témoignage de David, sa parole intime, ses difficultés à se raconter à la fonctionnaire chargée de son dossier, une inconnue à qui il a dû tout expliquer, ses désirs, ses amants alors qu'il a caché cette part de lui-même toute sa vie. Il est seul à l'image, le gros plan est privilégié ainsi que l'écoute. Son témoignage révèle les nuits anonymes passées auprès de son compagnon qui a dû se marier par convention, leur secret et finalement la police, l'humiliation, les coups.
Sonam Larcin accompagne avec pudeur cette parole lucide, cette voix basse, marquée. Le film s'ouvre ensuite sur une communauté. La sortie dans un bar gay est en effet l'occasion pour David de redécouvrir une socialité ; son corps d'abord figé dans cet endroit nouveau pour lui commence à bouger, à danser ; son visage commence à sourire. Les autres, l'environnement sont dans le champ, la caméra est mouvante autant qu'elle était statique dans la première partie.
La dernière séquence est celle de l'ouverture sur le monde, l'espoir de pouvoir enfin aimer librement.