Casse couille de Philémon Antoine

Ce qui devait être une soirée cool entre amis se transforme en cauchemar pour Ambre. Alors qu'elle se rend chez un groupe de « potes » avec une copine et son mec, ils se rendent compte avoir oublié d'amener du cannabis. Ambre les laisse partir et décide de les attendre dans la maison avec les « potes ».
Les dialogues entre les jeunes sont justes et font mouche. Les propos insupportables d'un des gars résument parfaitement le concept de « michto », qui consiste à considérer comme une « pute » ou « fille facile » les nanas ayant des aventures sexuelles sans lendemain avec des hommes. Et, à l'inverse, comme un « charo » le mec qui couche avec plein de filles.
Avec un soupçon d'homophobie et une bonne dose de harcèlement voire d'abus sexuel, Casse Couille montre également la pression qui repose sur ceux qui osent se dresser contre les harceleurs, même quand ceux-ci sont soi-disant leurs amis.
Ce court métrage est un film qui interpelle en interrogeant sur ce double standard de société mais également en remettant en cause les témoins silencieux ou passifs qui voient une violence physique ou psychologique, voire une agression sexuelle, sans les dénoncer.
Vu sa thématique choc et sans concessions, c'est sans surprises qu'on retrouve Casse Couille dans la compétition belge du Courts Mais Trash 2023. Onur Aydin (Némo), Emma Ladeuze (Ambre) et Kiran Vassilief (Sam) confèrent beaucoup d'authenticité et de justesse afin de mettre en lumière cette problématique toujours répandue et encore trop souvent banalisée.