Le court métrage flamand De leider komt (The Leader Will Come) frappe fort. Dès les premières minutes, cette comédie horrifique marque par l’assurance de sa mise en scène et affirme une ambition rare, tant sur le fond que sur la forme.
De leider komt de Michiel Geluykens et Manuel Janssens
Publié le 20/06/2025 par Jean-Philippe Thiriart / Catégorie: Critique
Découvert dans le cadre de la compétition des courts métrages belges du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF), le film s’est rapidement imposé comme l’un des titres les plus aboutis de la sélection qui nous a été donnée à voir : précis, glaçant et drôle, très drôle.
Les jeunes réalisateurs Michiel Geluykens et Manuel Janssens installent une tension sourde, nourrie par un humour noir redoutablement efficace, faisant avancer pas à pas leur récit vers un climax délirant d’une rare intensité, dans la plus pure tradition du BIFFF : grotesque, cruel aussi, et étonnamment cathartique.
Sous ses atours de farce noire, le film déploie une critique frontale du culte de l’autorité et des réflexes de groupe. Pas de discours lourd ou démonstratif : tout passe par l’image, le rythme, le jeu, avec une direction d’acteurs irréprochable, chacun des comédiens incarnant son rôle avec justesse, dans un univers où tout semble à la fois familier et subtilement décalé. Visuellement soigné, dramaturgiquement tendu, De leider komt va droit au but, sans détour.
Rien d’étonnant dès lors que le jury Cinergie, composé de critiques de cinéma, ait décerné son prix, à l’unanimité de ses cinq membres, à ce film coup-de-poing, qui prouve que le court métrage belge de genre peut encore avoir du culot, du style et pas mal de choses à dire.
