A la tienne, Manu!
Sur une route de campagne, dans la deuxième moitié de la nuit, une voiture zigzague gaillardement. Les deux fêtards qui l'occupent en tiennent une sévère et se rejouent l'équipée sauvage sur fond d'ivresse carabinée.
Sur une route de campagne, dans la deuxième moitié de la nuit, une voiture zigzague gaillardement. Les deux fêtards qui l'occupent en tiennent une sévère et se rejouent l'équipée sauvage sur fond d'ivresse carabinée.
Heureusement, la maréchaussée, qui veille à la tranquillité du citoyen, intervient pour, subséquemment, découvrir le fin mot du pot aux roses : si la voiture tangue d'importance, c'est moins parce que le conducteur est saoul que parce qu'il est aveugle. S'il n'a pas voulu que sa compagne prenne le volant, explique-t-il aux moustachus, c'est parce qu'elle est bourrée comme un coing et qu'il est respectueux du règlement. Mais au fait, se demandent les pandores, y a-t-il un règlement qui interdise à un aveugle de conduire une voiture ?
Manuel Gomez confiait avoir été interpellé par ce fait divers réel au point d'avoir voulu en faire ce film, qui constitue un entracte jouissif dans le travail qu'il réalise actuellement pour son long métrage. L'aspect surréaliste de l'histoire l'a évidemment séduit. Il y rajoute un côté paillard et déjanté qui correspond bien au personnage et transforme ce petit film sans ambitions en farce truculente pour notre plus grand plaisir. La caméra est à l'image du film : ludique. Le tout démontre si besoin était l'aisance avec laquelle le réalisteur se meut dans l'espace du court métrage pour raconter des histoires hors normes.