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Inside the labyrinth de Caroline D'Hondt

Publié le 27/03/2017 par Sylvain Gressier / Catégorie: Critique

« Build that wall ! » Construire un mur de 1600 km le long de la frontière USA/Mexique pour empêcher l’immigration clandestine, c’était une promesse phare du candidat Trump… Dans les faits, ce mur, bien qu’inachevé, existe déjà et tue chaque année plusieurs centaines de personnes. Le Sonoran Desert est l’un des endroits les moins surveillés par la police des frontières car extrêmement dangereux à traverser, c’est le lieu le plus meurtrier de la frontière entre le Mexique et l’Arizona, mais également la terre ancestrale de la tribu des Tohono O’odham...

Inside the labyrinth

La tribu des Tohono O’odham, comme l’ensemble des 359 que reconnaît les Etats-Unis, est totalement dépendante du gouvernement qui lui alloue ses subventions et les autorisations au fonctionnement de ses casinos.

La réalisatrice est partie à la rencontre de cette population, enclavée dans son territoire, lui-même coupé en deux par la frontière. Celle-ci doit faire face aux contraintes qu’occasionne l’omniprésence d’une police des frontières sur les dents, composée pour beaucoup d’anciens militaires agissant comme s’ils se trouvaient en territoire occupé. En plus de subir cette violence concrète, la tribu des Tohono O’odham en subit une autre bien plus insidieuse. Les natifs américains, d’abord combattus par les colons puis parqués dans des réserves, voient au jour le jour leur mode de vie ancestral péricliter. Si le rapport à la terre et aux traditions reste constitutif chez les anciens de leur identité, le mode de vie occidental a globalement supplanté ces valeurs pour le résultat que l’on devine.

Construisant son récit autour de la personnalité centrale de Mike Wilson, un activiste faisant acte de résistance à cette politique migratoire meurtrière des Etats-Unis, Caroline D’hondt pense son film à la manière du labyrinthe, symbole de la tribu Tohono O’odham. À la linéarité des frontières physiques, elle oppose les circonvolutions spirituelles du labyrinthe et au manichéisme assassin de la politique d’état, l’harmonie symbiotique qui habite les esprits depuis toujours, et dont résonne encore, de-ci de-là, l’écho dans la bouche des vieux sages.

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