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Ka Me Kalu

Publié le 30/06/2022 par Gwendoline Clossais et Thierry Zamparutti / Catégorie: Film dessiné

Illustration Gwendoline Clossais

 

Ka Me Kalu

Là où vont nos mères... Rien n'est certain lorsqu'elles vieillissent.

D'une part, elles peuvent rester bon pied bon œil durant des années et perdre des compétences cérébrales; d'autre part, cela peut être le contraire avec une cruelle prise de conscience de leur corps qui se désagrège, se limite, se handicape de manière irréversible.

À la fois, le titre donné au film transmet un brin d'espoir à cette histoire, car si c'est bien d'un certain rapport à la vieillesse dont il s'agira, cette dernière ne s'avouera pas vaincue pour autant. Sa traduction en français est un « tout ira bien » bienveillant dont on ne percevra pas tout de suite le sens.

Ka Me Kalu trouve son origine en Albanie d'où vient Stela, femme à l'allure mature et décidée qui revient à Bruxelles pour l'enterrement de sa grand-mère. Elle y retrouve Maria, sa daronne au comportement mystérieux, plus intrigante qu'affligée. De fait, au fur et à mesure de la suite des événements, Maria ne peut s'empêcher de déclencher l'ascenseur émotionnel de sa fille. Propulsée malgré elle dans ce qui apparaît comme une démence paranoïaque de Maria, Stela commence peu à peu à perdre ses repères réalistes et concrets et tend à plonger dans l'histoire d'une Albanie d'un autre temps, celui vécu par sa mère avec souffrance et inquiétude permanente. On comprend qu'il y régnait une ambiance qui appelle à la fuite. Comme une maladie contagieuse, cette paranoïa ambiante se distille d'abord à voix basse, avec le regard inquisiteur ou accusateur, puis prend une forme qui va crescendo dans l'angoisse et l'agressivité. Viendra le moment où la question de soutenir sa mère contre vents et marées se posera à Stela avec, comme fil d'Ariane, l'amour.

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