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L’Ours noir de Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron

Publié le 14/12/2020 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique

Tout a commencé dans les pages d’un guide de parc naturel québécois, et dans ses histoires d’ours. Ainsi pourrait débuter la présentation de L’Ours noir, court-métrage co-réalisé par Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron. Cinq randonneurs en promenade dans un parc canadien - dont les similitudes avec les Ardennes n’échapperont pas aux amateurs de la région - se retrouvent bien malgré eux nez à nez avec l’animal emblème du parc, l’ours noir. Pas de panique, cependant ! En respectant à la lettre les quelques règles du guide de rencontre du plantigrade velu, tout devrait bien se passer...

L’Ours noir de Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron

Se définissant lui-même avec malice comme une « fantaisie bucolique », le film se dévoile petit à petit comme la pépite gore et drôlatique d’un cinéma trop rarement vu dans le paysage belge, celui de l’horror comedy. Un genre que les deux réalisateurs-scénaristes abordent avec une foule d’idées et de clins d’oeil pour le plus grand bonheur de ceux qui se laisseront convaincre.

Se jouant des défis techniques imposés par le tournage avec un animal sauvage, Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron torturent et mutilent leurs personnages sans vergogne, à grands renforts d’hémoglobine et de mélodies entraînantes. Leur casting vaut le détour, porté par des étoiles du cinéma belge comme Catherine Salée, Jean-Jacques Rausin et Jean-Benoit Ugeux que l’on a depuis retrouvés dans les séries télévisées La Trêve ou Ennemi Public.

Entre punchlines à la limite du politiquement correct et cabotinages délicieux, la troupe porte le film au rythme des conseils plus ou moins avisés de la voix-off de Frédéric Rioux, et son accent à croquer. Bourré d’inventivité, de bonnes idées et de bonne humeur, L’Ours noir fait date dans la production cinématographique belge. Magritte du meilleur court-métrage de fiction en 2016, il enchaîne les prix et les sélections dans les festivals de genre d’ici et d’ailleurs, et reste toujours un plaisir à découvrir, et une belle porte d’entrée dans le cinéma de ces deux réalisateurs belges de talent. 

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