En amont du fleuve, là où se mélangent souvenirs, occasions manquées et rêves fantasmés, deux personnages s'enlacent. Est-ce un songe, est-ce un conte, ou est-ce une réalité ressurgie d'un passé déjà oublié?
Se nourrissant des lignes de Joseph Conrad, Julien Bernard S. écrit et réalise Le sommeil du fleuve à la manière d'un doux voyage au cœur des ténèbres, dans une Belgique métamorphosée en pays mystérieux et hostile par la magie du cinéma.
Le sommeil du fleuve de Julien Bernard
Publié le 04/06/2021 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique
Le long de ce cours d'eau sans âge, entre voies ferrées et friches industrielles, la vie s'écoule d'une manière toute différente. Inexorablement, elle emporte des personnages en perte de repères, ils sont plus proches d'énergies qui s'entrechoquent que réels protagonistes. Jim et Cécilia rêvent d'un ailleurs fantasmé, alors même que leur ici se délite petit à petit, de miroir en miroir, à cheval entre des réalités aux frontières de plus en plus troubles.
Est-ce un songe, est-ce un conte? Est-ce vraiment important? Au rythme du texte et des plans, le réalisateur nous plonge dans son univers onirique peuplé de corps magnifiés par l'image et de lieux surprenants. Avec une grande maîtrise de la lumière et l'énergie d'une première œuvre, Julien Bernard S. filme une autre Belgique, grandiose, aux teintes impressionnantes.
Un film se jouant des codes, habité par des plans iconiques, où l'on perçoit le sens de la mise en scène de son réalisateur. Un homme fasciné par son matériel d'inspiration et atteint du meilleur des maux, l'amour du cinéma.
