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Ma planète de Valéry Carnoy

Publié le 28/11/2018 par Thierry Zamparutti / Catégorie: Film dessiné

Illustration: Gwendoline Clossais

Ma planète de Valéry Carnoy

Moi, je trouve ça sympathique, un boulanger bien rondouillet au fourneau. Avec la petite musique qu'il fredonne, Henri a un charme particulier. L'odeur sort de l'écran, et on aimerait bien lui acheter son pain. Malheureusement, sa complicité avec la miche s'arrête là. En couple avec une danseuse de pole dance obnubilée par son poids et pas très complice, il semble éprouver une bien triste solitude. Lors d'un instant de pause, assis seul sur un banc, un peu vautré en arrière, profitant du calme dans un petit parc voisin de son atelier, Henri se fait interpeller par une jeune photographe. À peine l'autorisation reçue, celle-ci s'éprend de sa silhouette, de sa forme, de sa géométrie et, quelques clics plus tard, lui tend sa carte et convient d'en faire son modèle. C'est un encouragement inattendu à être soi-même et fier de l'être. Se voir ainsi prendre une forme graphique hors norme pourrait servir à mauvais escient un éventuel complexe d'obésité, conséquence somme toute logique face au regard voyeur et critique de l'autre, voire de son détachement. Au contraire, grâce au travail de la photographe, le poids des photos contribue à donner à Henri une autre visibilité et à éclairer par sa puissance, sa présence et son aura. En sortant de ses vêtements, Henri assume ainsi une nouvelle place dans son espace affectif et son environnement laissant à sa femme le temps d'évacuer ses propres craintes et gênes face à ce qu'elle est et ressent.

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