Pour son premier court-métrage abouti, Pierre Léone Estingoy met en lumière la banalisation du recours à la prostitution, l'usage de drogues mais également des insultes homophobes dans certains milieux bruxellois. Mais c'est surtout la prégnance toujours importante de la transphobie dans nos sociétés contemporaines qui est l'objet principal de Méduse Lune.
Méduse Lune de Pierre Léone Estingoy
Publié le 19/01/2023 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Critique
En mettant l'accent sur la relation secrète entre un jeune homme et une personne trangenre qui vit dans une roulotte après le rejet de sa famille, Méduse Lune porte à l'écran la difficile acceptation sociale dans certains milieux, si pas l'ensemble de la société, de la transidentité. La comédienne principale est d'ailleurs transgenre. Ce choix a été effectué afin de fournir une représentation aussi juste que possible sans exagérer la féminité comme c'est souvent le cas.
Il est souvent plus facile de dire qu'il faut libérer la parole que de le faire dans la vraie vie. Les pressions sociales inhérentes à ce type de problématiques sont bien réelles et l'amour entre un homme et une personne transgenre est loin d'être accepté dans l'espace public.
Très esthétique par moments, telles des méduses lunes qui flottent dans un aquarium, ce film constitue un bel exemple cinématographique de lutte contre les préjugés et d'affirmation de ses choix dans la sphère publique. À noter que la méduse est un animal non genré.
Après une diffusion au Vendôme fin 2022 et dans un festival parisien, Méduse Lune s'ajoute à la liste des films réalisés par la nouvelle génération de diplômés de l'Institut des Arts de Diffusion (IAD) qui ont été diffusés au Courts Mais Trash 2023.
