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Pâques au tison de Martine Doyen

Publié le 01/06/2002 / Catégorie: Critique

 

Pâques au tison de Martine Doyen

 

 

Le proverbe annonçait une suite, c'est chose faite avec Pâques au tison, deuxième volet du diptyque consacré à l'enfance de Paulette. Trois années se sont écoulées depuis Noël au balcon. La petite Paulette devient une jeune fille qui commence à s'intéresser aux garçons. Elle se réunit avec toute sa famille, scindée depuis le divorce de ses parents, pour fêter Pâques dans la buvette de l'hippodrome de Sterrebeek inoccupé pour l'occasion. Son père, Sacha, profite de l'aubaine pour reconquérir Emma, la mère de Paulette. D'autant plus que le père d'Emma et la mère de Sacha ont décidé de vivre ensemble. Très vite, ils sont rejoints par trois garagistes déjantés qui vont faire monter la tension.

 

Pendant ce temps, Paulette tombe sous le charme de Pedro. Indifférent à ses "avances", celui-ci préfère l'épater par ses innombrables bêtises qui vont tourner au drame dans une caravane proche de la buvette. Martine Doyen crée sous nos yeux un monde gentiment délirant et kitsch composé d'individus plus extravagants les uns que les autres, et dont le plus pitoyable est un gérontophile. Dans ce microcosme peuplé d'adultes instables, il est indéniable que les enfants ne trouvent plus leurs marques : c'est le cas de Paulette, dont les parents sont divorcés, et plus encore de Pedro, dont les jeux dangereux auront des conséquences irrémédiables. Le récit progresse crescendo. En effet, tout commence dans une ambiance d'hystérie pour tourner au vinaigre jusqu'à un dénouement des plus tragiques. Avec son regard d'entomologiste, Martine Doyen observe ses personnages sans les juger de sorte que son court métrage ne tombe jamais dans la caricature.
On en ressort cloué sur place.

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