Sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, la Belgique cherche à se reconstruire. Alors que la fréquentation des salles de cinéma atteint des niveaux records dans les années d’après-guerre, les cinéastes belges se demandent à quoi pourrait ressembler une production et une culture cinématographiques locales. Le symposium et le cycle Zero Hour? Reconstructing post-war Belgian cinema de CINEMATEK se penche sur les réponses qu’ils tenteront d’apporter à ces questions.
Reconstructing post-war Belgian cinema
Après comme avant la guerre, l’humour joue un rôle prépondérant : le réalisateur de comédies populaires bruxelloises Gaston Schoukens se plonge dans le passé récent avec son film Un « Soir » de joie, tandis que le documentariste Henri Storck observe d’un oeil nonchalant la fondation du Benelux dans Le Banquet des fraudeurs, son unique long métrage de fiction. Puis les vagues du cinéma moderne finissent par atteindre la production belge. Paul Meyer s’intéresse à la vie des migrants dans le Borinage avec le néoréaliste Déjà s’envole la fleur maigre. Et dans Il y a un train toutes les heures, l’histoire d’un amour désespéré, André Cavens s’inspire des paysages psychologiques du modernisme. C’est aussi la période durant laquelle le documentaire d’art réussit à se faire une place sur la scène internationale, avec des cinéastes comme André Cauvin, Henri Storck et Paul Haesaerts. Les courts métrages expérimentaux Un autre monde (Serge Vandercam, Christian Dotremont et Henri Kessels) et Perséphone (Luc de Heusch) s’inscrivent également dans cette tradition.