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Sur le tournage de la série Unité 42 (saison 2)

Publié le 25/03/2019 par David Hainaut et Tom Sohet / Catégorie: Tournage

La deuxième salve d'Unité 42 se peaufine

Depuis janvier et jusqu'en juin, l'équipe de la série Unité 42 accomplit à son tour, après La Trêve et Ennemi Public, son marathon pour mettre en boîte une seconde saison de dix épisodes. Pour rappel, cette production belge est centrée sur un duo de policiers formé par Patrick Ridremont et Constance Gay, et mêle enquêtes de terrain en s'immergeant dans le virtuel.
Comme lors de la première saison - diffusée fin 2017 -, l'équipe de Cinergie s'est glissée sur différents lieux de tournage. L'occasion de croiser son producteur, John Engel, et une actrice-clé de cette nouvelle salve, Camille Voglaire, comédienne révélée par la websérie
Typique.

Bruxelles, mars 2019. Au terme d'une furtive et traditionnelle scène de poursuite de voitures - à quelques pas de la Gare du Nord - c'est vers le centre de la capitale, plus précisément dans le (vaste) Hospice Pachéco que nous aiguille Aurore Crabbé, la Chargée de communication fiction de la RTBF. Là, au sein d'un lieu unique, nous découvrons l'impressionnante reconstitution de décors récurrents de la série : commissariat, bureaux, salles d'hôpital, etc... "C'est une curieuse coïncidence", détaille le producteur John Engel depuis une salle d'interrogatoire, "car comme lors de la première Saison, c'est encore un ancien bâtiment du CPAS qui nous permet de centraliser un maximum de décors. Et vu l'espace encore plus grand, nous avons pu en aménager davantage. Ce qui est forcément pratique et agréable, car c'est un peu comme si nous nous trouvions dans un studio."

"Chaque membre de l'équipe collabore à l'édifice" (John Engel, producteur)

Vu le long tournage que représente Unité 42, avec ses dix nouveaux opus de 52 minutes, la production, Left Field Ventures, a opté pour trois "blocs" d'épisodes pour les prises de vues, chacun étant entrecoupé d'une semaine de pause. Trois réalisateurs se les partagent, à savoir Matthieu Mortelmans (bloc 1, lequel nous concernant ici), Christophe Wagner (bloc 2) et Hendrik Moonen (bloc 3). "On a parfois tort de penser qu'en ayant déjà l'expérience d'une Saison, la seconde sera plus simple à mettre en place. Or, nous avons de nouvelles inconnues, de nouvelles problématiques et de nouvelle situations à résourdre qui surgissent". Avec la particularité d'être feuilletonnante et d'ainsi proposer une enquête différente pour chaque épisode, Unité 42, malgré des débuts plus qu'encourageants, envisage certaines évolutions. "Nous avons envie d'offrir plus de créativité encore, ce bien sûr, au regard des ressources disponibles (NDLR: le budget global a été revu à la hausse), tout en songeant à poursuivre la série sur plusieurs saisons. Désormais, on a une seule enquête sur deux épisodes, ce qui équivaut à une soirée. Cela permettra plus de densité, de complexité et de rebondissements que lors de la Saison 1. Tout le monde est soudé pour faire évoluer cet ensemble. Il y a un vrai sens d'équipe, où chaque membre collabore à l'édifice, c'est plaisant." Une progression qui se concrétise déjà, puisque les échos des premiers rushes font état d'une image sensiblement améliorée par rapport à la première saison.

"Les décors sont fascinants et devraient nous valoir quelques scènes incroyables !" (Camille Voglaire, comédienne, alias "Tess")

Au casting de cette nouvelle salve, derrière Patrick Ridremont (Sam) - Constance Gay (Billie) et leurs habituels acolytes Tom Audenaert (Bob) et Roda Fawaz (Nassim), on croisera près de 150 comédiens belges, comprenant quelques "guests" comme – entre autres - Fabrizio Rongione, Bérangère McNeese, Jean-Henri Compère ou encore, Camille Voglaire. Cette dernière, révélée grâce à l'une des webséries à succès de la RTBF (Typique), mais vue tant au cinéma (Les Oiseaux de passage) qu'en télé (la série Transferts, sur Arte), incarne ici Tess, une étudiante qui se bat pour l'action citoyenne. Présente lors de notre visite pour boucler ses dernières scènes, cette jeune comédienne, dont le bagout, le charisme et la lucidité témoignent des espoirs placés en elle, se livre : "Sans pouvoir trop vous dévoiler, je peux dire que j'interprète un rôle important dans l'une des enquêtes. Comme nous mettons en boîte sept à huit minutes par jour, les journées sont chargées pour les comédiens et les techniciens. Il s'agit donc d'être efficace, tout en se permettant de réinventer certaines choses sur le plateau. C'est un challenge, mais facilité quand on se trouve face à un réalisateur perfectionniste comme l'est Matthieu Mortelmans, qui sait ce qu'il veut et qui essaie d'emmener toute l'équipe à avoir la même exigence que lui. C'est important. Puis, l'équipe-déco a fabriqué des lieux fascinants, ce qui devrait nous valoir, je pense, quelques scènes assez incroyables..."

Effectuant son début de carrière entre Bruxelles et Paris, entre fiction et planches, cette éclectique actrice connue à travers un "nouveau format" - la websérie, donc - et qui officie à l'occasion comme coach pour enfants (sur Lucas Etc par exemple), semble bien placée pour évoquer, plus largement, l'évolution actuelle du paysage. "On se trouve clairement à un moment-charnière. On sent que c'est tout le cinéma belge qui est en train de se renouveler, ce qui est positif pour tout le monde. Nous savons tous qu'on regorge de talents, à tous les niveaux, mais pour continuer d'asseoir la Belgique francophone sur un socle audiovisuel stable, et continuer à faire de belles choses en variant le plus possible les projets, nous allons avoir besoin de moyens supplémentaires. Sans quoi le risque, j'y ai bien réfléchi, c'est que ce nouvel élan ne s'essouffle. Mais je dis ça sans être défaitiste (sourire), car j'ai très envie de continuer à croire en l'avenir !"

Une (large) diffusion déjà assurée

Quoiqu'il advienne, du côté d'Unité 42, une série issue du désormais célèbre Fonds Séries de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la RTBF, le futur semble plutôt positif. Alors qu'elle est attendue pour la rentrée sur Proximus et sur la chaîne publique, France Télévision a d'ores et déjà préacheté cette Saison 2, nous rappelant que la première a encore mieux fonctionné chez nos voisins que celle de La Trêve et d'Ennemi Public. "Et le public flamand va découvrir la série en avril sur la VRT, comme l'Allemagne (NDLR: où l'on a doublé les acteurs) et le Portugal au préalable. Nous figurerons aussi dans le catalogue Netflix en mai, ce qui nous permettra là de couvrir le restant du monde", annonce, en guise de belle conclusion, John Engel.

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