Après avoir rendu vie à la légende de Saint-Hubert en s’inspirant de Rambo, Jules Comes change complètement d’ambiance pour son cinquième (et dernier ?) court-métrage. Découvert au Brussels Short Film Festival et gagnant un prix au festival de Leuven en décembre, The Sky Was Pink est une réalisation brutale et sans concession qui aborde la question de la reconversion après le porno ainsi que l’existence de couples et les liens affectifs entre les acteurs de la scène X.
The Sky Was Pink
Publié le 02/04/2022 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Critique
Filmé dans quelques lieux bien connus des Bruxellois comme la Pergola à Laeken, The Sky Was Pink relate les difficultés d’une femme qui souhaite quitter l’industrie du porno. Sans porter de jugement sur le métier ni sur les acteurs, Julien Comes réussit à mettre en avant l’humain qui se cache derrière l’acteur. La question de l’acceptation familiale du métier d’actrice porno est également abordée.
Laura Sépul, qu’on a pu apercevoir dans OSS, Alerte rouge en Afrique noire (2020) mais également dans le court-métrage Hey Joe (2019) de Matthieu Reynaert, remplit son rôle avec maturité. Son partenaire exclusif sur les tournages et également petit-ami dans cette fiction est interprété par Tibo Vadenborre, gagnant du prix du meilleur second rôle lors de la 3e cérémonie des Ensor pour Envahisseurs de Nicolas Provost. Ce duo d’acteurs confirmés confère une crédibilité suffisante au récit pour qu’on s’émeuve de leur situation.
Mais la palme revient probablement au grand méchant du film, Thierry Hellin. Son personnage de producteur de porno véreux est incroyablement énervant et répugnant. The Sky Was Pink est un projet ambitieux à la photographie très aboutie qui entraîne le spectateur dans l’envers du décor du porno avec brio. Le sujet aurait probablement mérité un long-métrage car on reste un peu sur sa faim quand le générique apparaît à l’écran. Le prochain projet de Jules Comes est justement un long-métrage au titre provisoire de Babylon.
