Gagnant du prix du Jury au Brussels Short Film Festival de Bruxelles en mai 2024, Chez Joanna relate une banale histoire d’enlèvement de voiture par la fourrière à Bruxelles.
Chez Joanna, de Sandrine Collard, 2024
Dès les premiers instants du court-métrage, Joanna fait face à un traitement impersonnel qui illustre l’absence d’empathie de plus en plus prononcée dans nos sociétés contemporaines. Sandrine Collard arrive à doter le personnage principal du film d’une vraie personnalité et d’une âme en quelques instants. Pour y parvenir, la réalisatrice filme l’action de manière réaliste et dynamique, grâce à des moyens permettant des plans en extérieur, mais surtout des effets sonores et une musique originale de qualité composée par Maxime Steiner.
L'interprétation magistrale de Veerle Baetens renforce indéniablement instantanément une identification profonde avec son personnage. L’apparition succincte de Sam Touzani aux prises à une accusation infondée d’harcèlement sexuel par cette dernière marque également les esprits. La chute du film surprend et questionne. Il s’agit d’une histoire ancrée dans le réel qui ne prend pas de détours inutiles. Direct, incisif et bien réalisé, Chez Joanna va à l’essentiel et c’est ce qui rend ce court-métrage interpellant.
La question de la précarité féminine dans notre capitale et du phénomène des "working homeless", ces individus intégrés socialement et ayant un travail régulier, mais incapables de joindre les deux bouts, est très peu abordée dans le paysage cinématographique belge. Ce film y remédie en partie.
Produit par Velvet et Czar Films, Chez Joanna met en lumière toute l’expérience de Sandrine Collard, scénariste et compositrice de musique depuis plus d’une vingtaine d’années.
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