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Delphine Noëls, réalisatrice de Ni oui ni nom

Publié le 01/05/2008 par Katia Bayer / Catégorie: Entrevue

En mai, L’Envers du court (sur La Deux) convie Delphine Noëls et son facétieux Ni oui ni nom. Une clé pour deux, le court précédent de cette réalisatrice marquée par Une femme sous influence de John Cassavetes et Van Gogh de Maurice Pialat, surprenait déjà par sa tension, son graphisme et son rythme enlevés. Sa caméra refusait de lâcher cet homme et cette femme, en pleine dispute sur le palier de leur appartement.

La mauvaise foi, les limites et la violence répondaient bien vite aux questions initiales : où est la clé de la porte d’entrée ? Lequel de nous deux l’a eue en main en dernier ? Et pourquoi n’es-tu pas plus attentif(ve) ?

ni oui ni nom de Delphine Noëls

Avec Ni oui ni nom, Delphine Noëls récupère les prétextes et les désaccords tout en faisant alterner moments de rupture et de fantaisie. Il y a Estelle et Paul qui jouent aux lapins dominicaux sous les draps et leurs filles, Louise et Camille, qui se disputent pour avoir Oui-Oui (pas le frimeur au grelot, un doudou...). Programme chamboulé : ces quatre-là sont attendus pour un repas de famille chez les parents d’Estelle. Les clans se forment et les individualités ne tardent pas à se dégager : pour ou contre les épinards chez les grands-parents et l’existence de Oui-Oui !
Pour Ni oui ni nom, Delphine Noëls, amatrice de visages, a retenu ceux d’Anne Coesens (lapine mutine), de Fabrice Rodriguez (compagnon présent dans Une clé et le film de fin d’études Tu dors, terrible avec un soutien-gorge sur la tête !) et de deux mômes extras, Margaux Clément et Pauline Denis. Et ? Les réparties s’installent, les gros plans s’enregistrent, le sang-froid se perd dans les huis clos et la mauvaise foi fait sa parade ! D’ailleurs, les faiblesses de communication font du bien à la ligne du sourire : « Où est le magasin de doudous ? Tu sais, toi, où il est, le magasin de doudous ? ». Mais au fond, qui fait mieux le lapin? On vous laisse en juger, le 18 mai, sur La Deux, et on vous renvoie vers le casting jubilatoire d'Anne Coesens et de Fabrice Rodriguez. Nouvelle-bonus : L’esprit de Ni oui ni nom devrait être maintenu. Delphine Noëls s’est attelée à l’écriture de son premier long métrage.

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