Fagnes 1986 de Nicolas Monfort

En s'ouvrant comme un oiseau qui verrait d'en haut le sol enneigé des Fagnes, l'image nous renvoie l'atmosphère froide et mystérieuse de cette belle partie de la Belgique. Les cimes hautes des sapins ardennais apparaissent vue d'avion comme autant de petites taches de givre vert bouteille teintées de blanc, cristaux serrés aux formes d'étoiles. En plongeant dans la forêt au son d'une musique et d'une voix inquiétantes, on découvre les troncs droits, portant des branches brisées, qui s'alignent irrégulièrement et forment une sorte de corridor menant tout de go à un chalet isolé. Parmi toutes les couleurs de ce charmant paysage, c'est le blanc qui l'emporte. Là, réside une famille en villégiature dont la présence nous enlève directement de la tête toute idée saugrenue que ce chalet puisse être un ermitage.  Alors que les parents s'en sont allés au village, la tempête de neige va empêcher leur retour et les obligera à laisser, non sans une certaine inquiétude, leurs deux pré-ados se débrouiller comme des grands. Évidemment, entre frère aîné et petite sœur, la collaboration rêvée peut vite mener au charivari tant et si bien que pour réunir les antagonistes, quelques bruits étranges feront l'affaire. Un parquet qui craque et le tour est joué. Mais le garçon doit bomber le torse et montrer qu'il est l'homme de la maison. C'est son père qui le lui a demandé. Or, aussi courageux qu'on espère l'être, on n'est pas nécessairement prêt à tout affronter, même tête baissée… Face à l'imprévu, sœur et frère s'uniront pour grandir ensemble.