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Le Sourire des femmes

Publié le 01/02/1998 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Critique

Femmes, femme

La femme de ma vie, sujet éternel s'il en est dans nos sociétés à vocation monogame, est traitée avec bonheur (si j'ose dire) par Stéphane Vuillet. Mené au pas de charge, Le Sourire des femmes a un peps fou.

Le Sourire des femmes

Caméra à l'épaule, on suit Etienne (avec des plans à moitié flous, des parties d'images surexposées comme si elles étaient brûlées par l'impatience du personnage à stabiliser une vie particulièrement chaotique), un jeune homme qui adore les femmes ou plutôt la femme (bien que Lacan affirme, avec un certain bon sens, que La femme n'existe pas), donc La femme, celle qui contient en elle au moins quatre-vingts ans de désir.

Etienne fait son marché à coup de provoc et de bonbons au chocolat, croise dix-sept filles, pas moins, et se fait accrocher par l'une d'entre elles qui, mine de rien (avec cette délicatesse et cette intelligence qu'ont les femmes lorsqu'elles mènent le jeu), en attisant son désir à coup d'apparitions et de disparitions, l'amène où elle voulait le faire tomber ou chuter  : dans son lit. Une dernière fois, par la fenêtre, Etienne contemple le champ féminin du possible et choisit la stabilité du plaisir aux errances du désir. A la tienne, Etienne !.

On retrouve dans ce film toutes les qualités dont faisait preuve Stéphane Vuillet dans Terre natale : un rythme jazzy, des plans speedés (en évitant le côté chiant du clip), un désir de filmer les filles (en évitant de filmer des nanas sorties tout droit d'un manga japonais) et le tout avec une énergie rare et prometteuse.

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