Les sentiers de la gloire
C'est un film au ton désinvolte, élégant et plein de peps, qualité assez rare dans notre cinéma si l'on excepte Any way the wind blows de Tom Barman, que nous offre Stephan Streker avec Michaël Blanco. Le réalisateur renoue avec l'esprit de la Nouvelle Vague : le bouleversement des règles narratives, l'invention d'un espace cinématographique propre au film (entre autres l'emploi récurrent du jump cut). Ne vous attendez donc pas à voir un film formaté. Streker use du collage, de l'allusion, du tableau, de la citation cinématographique détournée. Ce qui n'empêche pas son premier long métrage d'aborder une question fondamentale que se pose tout être humain, au cours de sa vie : comment marquer notre passage sur terre, vivre pleinement une existence qui s'achève par la mort qui dure, non pas deux siècles ou vingt siècles mais l'éternité ! Michaël Blanco (Michaël Goldberg), jeune comédien bruxellois part à Los Angeles pour réaliser son rêve, devenir acteur, « une movie star si c'est possible » et pour vivre pleinement sa vie. Le début nous le montre sortant de l'eau tel un naufragé qui aborde la terre promise. Le plan suivant nous montre le mot Hollywood se découpant en lettres géantes sur les collines de Los Angeles.