Perdre la face… ou pas.
Coproduction belge portée par Need Production, le troisième long métrage de Jean-Marc Moutout, sélectionné en compétition officielle au Festival de Namur, juste avant sa sortie en salle, est l’histoire d’une lutte à mort. Celle qu’un homme mène pour se reprendre contre ses supérieurs hiérarchiques, se ressaisir de son travail – et de ses valeurs, reprendre possession de lui-même, ne pas perdre la face. De bon matin se déploie en équilibre entre la scène fragile, ténue, qu’est cet espace intime de plus en plus gangrené et violenté par un réel insupportable et une distance froide qui tente une certaine objectivité. Il en acquiert une sorte de plasticité formelle qui s’étire entre réalisme cru(el) et subjectivisation totale, à deux pas de l’onirique, à un cheveu de la folie. Sans jamais pourtant y basculer. Portrait d’une chute, vertigineuse, donc.