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Arret sur image : Quentin Tarantino et Uma Thurman

Publié le 01/04/2006 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Portrait

Uma Thurman et Quentin Tarantino

Le 21 mai 1994, Quentin Tarantino et Uma Thurman venaient présenter Pulp Fiction au festival International du film à Cannes.
Tarantino, hilare et complètement speedé, n’arrête pas de bouger. L’auteur anti-auteur qui a redonné du lustre au cinéma de genre devient l’étendard de Miramax. La compagnie de Harvey et Bob Weinstein va faire exploser le cinéma indépendant en multipliant les sorties salles d’un même film et en occupant ainsi les écrans au détriment d’autres. Gus Van Sant, Jim Jarmush, les frères Coen et David Lynch seront les rares réalisateurs à échapper à cette spirale infernale. Consulter Sexe, mensonges et Hollywood de Peter Biskind qui, après avoir dressé le portrait de l’âge d’or des « movie brats » (Coppola, Spielberg, Lucas, Scorsese), nous décrit un cinéma d’auteur indépendant des années nonante dévasté par le marketing, concurrençant les studios hollywoodiens dans la course au retour sur investissement rapide. Un passage du livre particulièrement drôle fait penser à The Big Lebowski de Joël et Ethan Coen (on imagine John Goodman interprétant Harvey Weinstein). Le prédicateur, un film de Robert Duvall, provoque une scène burlesque entre acheteurs opposés à Miramax. L’agent de Duvall est contraint de s’enfermer dans les toilettes tandis que les concurrents de Miramax menacent de forcer la porte en bousculant des dames âgées aussi indignées que stupéfaites. Harvey Weinstein surenchérit sur son GSM, emporte le morceau, et sitôt qu’il l’a, s’en défait aussi sec, laissant l’agent de Duvall à son odyssée dans les lavabos d’un grand hôtel.  Le Parrain 4 ou le retour du refoulé.


LeicaR4. Elmarit, 180mm.