La longue marche
Lorsque Steven Soderbergh présente au festival de Cannes son imposante monographie sur Che Guevara, il la veut d’un seul tenant. Une projection de 4h26, à peine interrompue par un quart d’heure d’entracte. Aux Etats-Unis, ce marathon s'est répété dans les circuits d’Art et d’Essai. En Europe par contre, les distributeurs ont imposé plus sagement l’option d’une exploitation en deux parties d’un peu plus de 2h chacune. Préférence confirmée avec la parution conjointe, étonnamment rapide (quelques semaines à peine après l’apparition en salle de la seconde moitié, Guérilla), de deux DVD séparés. N’en déplaise à Soderbergh, le choix n’est pas impertinent. Chaque pièce constitue un tout, parfaitement cernée d’un point de vue narratif et dramatique, et traitée par le réalisateur de manière foncièrement différente. Si les relations entre les deux sont évidentes, chacun des tomes parle d’une partie bien déterminée de la vie de Guevara (le pivot des deux films étant le discours prononcé devant l’AG de l’ONU le 11 décembre 1964), et peut être vu de façon indépendante, comme un film en soi.