Le gouffre aux chimères
La campagne irlandaise. Sarah O’Neill (Seana Kerslake) et son petit garcon de six ans, Chris (James Quinn Markey), ont fui la ville après un événement traumatisant (des problèmes de violence conjugale sont suggérés) pour venir s’installer dans une maison décrépite à l’orée d’un grand bois. Quelques jours après s’être installés, après une dispute entre la mère et le gamin, qui ne comprend pas pourquoi son père ne vit plus avec eux, Chris fuit dans la forêt. En le poursuivant, Sarah découvre une gigantesque doline, de la taille d’un cratère, si profonde qu’on n’en voit pas le fond. Sarah…
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Sea Fever de Neasa Hardiman (2019, Irlande / Belgique / USA / UK / Suède). Avec Hermione Corfield, Connie Nielsen et Dougray Scott. Sortie DVD le 19 août 2020.
C’est la mer qui prend l’homme
Afin de terminer son doctorat, Siobhán (Hermione Corfield), une étudiante en biologie marine un peu asociale, spécialisée dans les modèles de comportement fauniques, est contrainte de passer une semaine sur le Niamh Cinn Óir, un vieux chalutier appartenant au skipper Gerard (Dougray Scott) et à sa femme Freya (Connie Nielsen). Elle est d’emblée mal accueillie par certains membres de l’équipage, notamment par Clara, une femme plus âgée et terriblement superstitieuse,…
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Avec les Compliments de Charlie
C’est le double succès des Douze Salopards (1967) et d’Il était une fois dans l’Ouest (1968) qui ont finalement fait de Charles Bronson une authentique star de cinéma, après 15 années de vaches maigres et de seconds rôles de plus en plus remarqués. Incarnation rêvée de la virilité stoïque et moustachue, l’acteur au visage buriné, à l’approche de la cinquantaine, a désormais l’embarras du choix. Dans un premier temps, c’est d’Europe que viennent les meilleures propositions. Bronson y tournera une dizaine de films, notamment l’inestimable Le Passager de la pluie (1970), thriller psychologique de René Clément…
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Buffet Tiède
« Il est temps que j’arrive ! Ces mecs-là, vous les laissez cinq minutes sans surveillance et HOP, ils vous font une guimauve… », s’écriait Michel Serrault en débarquant à l’improviste dans Les Acteurs, de Bertrand Blier. Ce dernier, cinéaste iconoclaste, adepte d’absurde et de jazz, pourrait dire la même chose en venant une nouvelle fois saccager le paysage fadasse du cinéma d’auteur français. Neuf ans après Le Bruit des Glaçons, Blier revient néanmoins avec un film mineur au sein de sa filmographie, étonnamment court (1h19), sorte de compilation de son style et de ses obsessions, sur le modèle de Buffet Froid et de son…
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Continuer ma vie et la filmer en même temps. Ma vie est devenu le scénario d’un film qui lui même est devenu ma vie. Boris LehmanLe coffret de 7 films de Boris Lehman constitue une remarquable introduction à l’œuvre immense dont Babel, lettre à mes amis restés en Belgique serait l’origine et la somme tout à la fois.
Muet comme une carpe (1987) est tourné à Bruxelles au moment du Nouvel An juif. Les préparatifs culinaires de ce plat traditionnel, la carpe farcie « à la polonaise », et le repas qui rassemble une famille librement composée évoquent en filigrane le sacrifice du poisson et la shoah.
Les deux films tournés dans les différents…
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L’édition du DVD
En 1992, Boris Lehman publiait chez Yellow Now un ouvrage d'une cinquantaine de pages qu'il intitulait «Patrick Van Antwerpen. Cinéaste (1944-1990) ». Il définissait l’œuvre du cinéaste en ces termes : « Oscillant entre le reportage et la fiction, le film de commande et le film d'auteur, il a su mettre en évidence certains de nos comportements les plus quotidiens, les plus révélateurs, en composant une œuvre originale, par petites touches truculentes, incisives et caustiques. Ses films sont tantôt des pochades et tantôt des poèmes, drôles et pathétiques, parfois loufoques ou satiriques, toujours tendres et pudiques. Patrick…
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Coffret DVD - Okayss Prod
Réalisateur passionné, talentueux et opiniâtre, Karim Ouelhaj clôturait l’an dernier une trilogie dont l’apparente noirceur n’a d’égale que la profonde sensibilité qui l’habite. Autant de claques dans la gueule que cette édition DVD propose de nous administrer ou ré-administrer à l’envie.
Salutaire singularité dans le monde de plus en plus normé de l’industrie cinématographique, les films de Karim Ouelhaj, frontaux, sensibles et engagés, remportent un succès grandissant dans les festivals internationaux. Un style radical qui a cependant tendance à refroidir les exploitants. Ainsi le récent Une réalité…
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"Des branches déjà s’envole la fleur maigre et moi, j’attends la patience de son vol irrévocable"Les vers du grand poète sicilien Salvatore Quasimodo ouvrent le film de Paul Meyer et leur lumière a la fragilité d’un espace menacé, le Pays noir.
Œuvre unique, longtemps occultée, reniée par ses commanditaires, elle invite le spectateur à percevoir la beauté d’une terre abandonnée. Sa modernité nous paraît aujourd’hui évidente. Le film n’est ni réaliste ni didactique. Il touche à la poésie pour évoquer la vie des immigrés du Borinage, de ceux-là qui arrivent à la recherche d’un travail et de celui…
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Le premier long métrage de Xavier Seron est publié en DVD. En bonus du film vous pourrez y découvrir deux de ses courts métrages, co-réalisés avec Méryl Fortunat-Rossi : Mauvaise Lune (2011, 29 min), L'ours noir (2015, 15 min)
"Film on ne peut plus singulier tout comme ses personnages, Je me tue à le dire est composé de scènes incongrues faites de vomi et d'accouchement en gros plan qui donnent au film un côté cru et dérangeant ultra efficace. On est un peu écœurés et on en rigole en même temps, car le mélange des genres est bien dosé et nous réjouit encore plus qu'il nous surprend. Dans son premier long, Xavier Seron ne nous…
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Cinq films, pas le moindre bonus...En un coffret, Lumière sort toute l’oeuvre de Felix Von Groeningen, cinq longs-métrages, tous singuliers et passionnants qui permettent de faire le point sur ce réalisateur belge important. Mais c’est tout. Rien de plus, pas le moindre petit bonus caché ! Certes, éditer tous les films d’un réalisateur en un seul et même coffret le pose d’entrée comme un auteur. Mais à l'heure de l’Internet tout azimut, des streamings, pear-to-pear et autres VOD, ça laisse tout de même un peu pantois...
D’abord, on aurait aimé ainsi découvrir ses premiers essais de jeune réalisateur diplômé du KASK, 50CC ou Bonjour…
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Le film …Whose peace will it be ? qui a déjà fait l'objet d'une critique et d'une interview en ces pages, se présente comme un film choral, traitant des raisons et conséquences de l'invasion de l'Irak. De la chute de Saddam Hussein à l’essor de l’EI, des académiciens de la diaspora irakienne et d’anciens fonctionnaires des NU trouvent, dans ce documentaire, un espace d’expression aussi salutaire qu’exceptionnel.
Égrenant à un rythme quasi épileptique les extraits d'entretiens, le film compose avec un panel d'artistes, d'hommes de foi et de politiques des plus hétéroclites. C'est au gré du montage de ces courtes séquences…
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La Corde du diable est un essai métonymique percutant autour du fil barbelé. Sur les pas de la conquête de l’Ouest, le documentaire glisse du symbolique au politique, d’une poésie de l’espace à celle de la désolation d’un monde. Sophie Bruneau s’empare de la fonction originelle de l’objet, sa dimension agricole, pour rejoindre, progressivement, ses dérives carcérales : « Le fil barbelé est la première étape dans la virtualisation des dispositifs de contrôle et de surveillance: c’est le mur transparent. »
Le dvd du film comprend deux courts-métrages qui développent des composantes thématiques identiques tout en suivant une approche…
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Le grand paysage d’Alexis Droeven
Certaines œuvres mûrissent en silence, grandissent comme un arbre, s’enracinent. Les cinq longs-métrages que réalisa Jean-Jacques Andrien depuis 1975 manifestent un tel accomplissement.Tout au long de ses années, le cinéaste est demeuré fidèle à sa conception du cinéma : exigeante, intimiste, méditative qui lui permet d’aborder l’histoire de sa terre natale et de manifester son indéfectible attachement à une culture paysanne menacée de disparition.On doit à ses images, aux paroles des témoins qu’il convoque dans ses films, cette « beauté mortelle » qui est celle de la poésie.…
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Cinquième film de la collection « Cinéaste d’aujourd’hui », la Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles édite le DVD du film de Marianne Lambert, I Don't belong anywhere. Nous nous sommes attardés sur les bonus du DVD.
BONUS du DVD
Entretien avec Lynne Cooke ( 7 ‘)Lynne Cooke est la conservatrice principale pour l’Art moderne de la National Gallery of Art, Washington DC. Sa rencontre avec Chantal Akerman date de 1993. Intéressée à collaborer avec la cinéaste sur le projet D’Est, elle propose à celle-ci de réaliser parallèlement au film une installation pour son musée. Elle incorporera des séquences…
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Edité par Lumière, ce coffret permet de découvrir ou de revoir sept films du réalisateur japonais qui ont bénéficié d'une restauration importante par la Shochiku, société productrice des films de Ozu.
Ces films, dont 4 en couleurs et 3 en Noir et Blanc, ont tous été réalisés après le traumatisme laissé par la Seconde guerre mondiale. Le réalisateur s'y distingue par une observation minutieuse et humaniste d'une société en plein changement et dont les fondements historiques et culturels vacillent face au monde moderne. On retrouve l'emblématique Voyage à Tokyo (Tokyo Monogotari, 1951) son titre le plus connu et qui l'a fait découvrir…
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