Une étoile est née
Sarah Walker (Alex Essoe, une révélation !) tente de percer comme actrice à Hollywood. Entre deux castings infructueux, elle gagne sa vie comme serveuse dans un dîner et fréquente un petit groupe d’artistes débutants, qui tentent toutes et tous de se faire une place dans l'industrie du cinéma. Autrefois confiante, Sarah, rejet après rejet, doute de plus en plus de son avenir, de son talent, de son physique, et développe une haine de soi qui se manifeste par de violents accès de colère durant lesquels elle s’arrache les cheveux pour se punir.
Considérée par ses amis comme distante, voire un peu prétentieuse, Sarah refuse de participer au film…
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Mystery Train
Hiver 1967-1968. Mathias (Yves Montand) est professeur de linguistique dans une université flamande en pleine effervescence : les étudiants ont lancé une grève pour protester contre la présence d’étudiants francophones. Mathias a une liaison avec Anne (Anouk Aimée), qui ne se sent pas à l’aise dans ce pays dont elle ne partage ni la langue ni la culture. Ils sont au bord de la rupture. À la gare d’Anvers, Mathias prend un train pour aller donner un cours dans une autre ville. Anne l’accompagne. Ils se disputent. Mais, à l’instant du départ, elle le rejoint dans le compartiment, à la grande joie de Mathias. La présence de voyageurs dans le wagon bondé…
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Au Bout du Conte
Pour fuir un mari violent et prendre un nouveau départ, Chloé (Ana Girardot) vient s’installer avec son fils Jules (Giovanni Pucci) dans un village reculé du Morvan où elle devient la nouvelle institutrice. L’accueil est pour le moins glacial : le maire explique à Chloé que le village est pratiquement à l’abandon depuis la disparition mystérieuse d’un enfant, probablement emmené par un loup qui rôde dans la forêt et qui décime le bétail des paysans.
Malentendant et introverti, le petit Jules porte en permanence un appareil auditif qu’il éteint souvent pour ne pas entendre les conversations des adultes. Harcelé et ridiculisé par…
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Immondes engloutis
Tina et Ben, un couple de YouTubers new yorkais (incarnés par le mannequin Camille Rowe et James Jagger, le fils de Mick) passionnés d’urbex (exploration urbaine) se rendent dans le Sud-Ouest de la France, en Occitanie, où un village entier repose au fond d’un lac artificiel. Dépités de constater que le site convoité est devenu une vulgaire attraction touristique, ils acceptent de suivre un autochtone trop louche pour être honnête (Eric Savin), qui leur propose de les emmener quelques kilomètres plus loin, sur une partie du site plus reculée et inconnue du grand public, où ils pourront plonger et visiter une antique demeure reposant sous les eaux depuis 1984. Une fois à l’intérieur,…
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Pour beaucoup d'historien.ne.s du cinéma, le premier long-métrage d'André Delvaux réalisé en 1966, constitue l'entrée du cinéma belge dans l'ère de la modernité à l'instar de À Bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard qui initiait la Nouvelle Vague française. Il s'agit également de l'un des premiers films belges marqué du sceau de ce que l'on a qualifié de "Réalisme magique", qualité et identité d'un cinéma qui traverse nombre d'œuvres belges, d'André Delvaux à Jaco Van Dormael en passant par Alain Berliner et certains films de Marion Hansel. Restauré par Cinematek, L'homme… Lire l'article
Dans le tumulte des mouvements antipsychiatriques des années soixante, naissait à Bruxelles le Club Antonin Artaud, un lieu d’expérimentation et d’avant-garde dans lequel le cinéaste belge Boris Lehman créa un collectif donnant lieu à une production de plus d’une centaine de films hybrides, interrogeant toujours un peu plus « l’antre » du cinéma, dans un rapport brutaliste à l’image. Loin d’une approche purement « thérapeutique » par l’art, il s’agissait tout d’abord d’élaborer des expériences filmiques et de nouvelles possibilités de formes narratives. Aujourd’hui, que reste-il de ces expériences cinématographiques… Lire l'article
La Maison aux esprits
Après des débuts fulgurants qui lui avaient valu une réputation de nouveau prodige du cinéma de genre avec le quatuor gagnant Creep (2004), Severance (2006), Triangle (2009) et Black Death (2010), l’anglais Christopher Smith, petit maître de l’horreur, semblait s’être égaré depuis quelques années entre mini-série peu inspirée (Labyrinthe, 2012), comédie de Noël (Get Santa, 2014) et road movie raté (Detour, 2016). Le voici qui retrouve de sa superbe en s’essayant au genre ultra-balisé du film de maison hantée, pour une co-production entre le Royaume-Uni et la Belgique (via le fonds tax shelter de UMedia).
1938. Chargé par l'évêque…
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Montréal Parano
Tout commence lorsque Cédric (Charles Champagne), un jeune dealer, est arrêté à la frontière entre le Canada et les États-Unis en possession de centaines de pilules illégales de fentanyl, au terme d’une chasse à l’homme par les forces de l’ordre. Mais le jeune homme n’est qu’un pion dans un trafic à grande échelle qui s’opère des deux côtés de la frontière, sous les ordres d’un dangereux mafieux québécois surnommé « Mother » (Guy Nadon). Cette arrestation va provoquer une réaction en chaîne et bouleverser l’existence des trois personnages principaux.
- Claire Reimann…
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Réalisateur marginal et expérimental du cinéma belge, Thierry Zéno est remis en lumière par la Cinémathèque qui a restauré et édité en DVD les trois films qu'il a réalisés dans les années 70 : Bouche sans fond ouverte sur les horizons (1971), Vase de noces (1974) et Des morts (1979). Cette restauration constitue un événement exceptionnel pour un cinéaste radical, souvent rejeté, auteur d'une œuvre marquée par les rituels, le sacré et le trivial et l'anticonformisme formel.
Son long-métrage le plus célèbre et sans doute le plus dérangeant est Vase de noces dont la réception critique et publique fut…
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Le gouffre aux chimères
La campagne irlandaise. Sarah O’Neill (Seana Kerslake) et son petit garcon de six ans, Chris (James Quinn Markey), ont fui la ville après un événement traumatisant (des problèmes de violence conjugale sont suggérés) pour venir s’installer dans une maison décrépite à l’orée d’un grand bois. Quelques jours après s’être installés, après une dispute entre la mère et le gamin, qui ne comprend pas pourquoi son père ne vit plus avec eux, Chris fuit dans la forêt. En le poursuivant, Sarah découvre une gigantesque doline, de la taille d’un cratère, si profonde qu’on n’en voit pas le fond. Sarah…
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C’est la mer qui prend l’homme
Afin de terminer son doctorat, Siobhán (Hermione Corfield), une étudiante en biologie marine un peu asociale, spécialisée dans les modèles de comportement fauniques, est contrainte de passer une semaine sur le Niamh Cinn Óir, un vieux chalutier appartenant au skipper Gerard (Dougray Scott) et à sa femme Freya (Connie Nielsen). Elle est d’emblée mal accueillie par certains membres de l’équipage, notamment par Clara, une femme plus âgée et terriblement superstitieuse, qui voit dans la couleur de ses cheveux (Siobhán est rousse) une malédiction.
A la tête d’une embarcation comptant sept âmes à son bord, Gerard et Freya…
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Avec les Compliments de Charlie
C’est le double succès des Douze Salopards (1967) et d’Il était une fois dans l’Ouest (1968) qui ont finalement fait de Charles Bronson une authentique star de cinéma, après 15 années de vaches maigres et de seconds rôles de plus en plus remarqués. Incarnation rêvée de la virilité stoïque et moustachue, l’acteur au visage buriné, à l’approche de la cinquantaine, a désormais l’embarras du choix. Dans un premier temps, c’est d’Europe que viennent les meilleures propositions. Bronson y tournera une dizaine de films, notamment l’inestimable Le Passager de la pluie (1970), thriller psychologique de René Clément…
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Buffet Tiède
« Il est temps que j’arrive ! Ces mecs-là, vous les laissez cinq minutes sans surveillance et HOP, ils vous font une guimauve… », s’écriait Michel Serrault en débarquant à l’improviste dans Les Acteurs, de Bertrand Blier. Ce dernier, cinéaste iconoclaste, adepte d’absurde et de jazz, pourrait dire la même chose en venant une nouvelle fois saccager le paysage fadasse du cinéma d’auteur français. Neuf ans après Le Bruit des Glaçons, Blier revient néanmoins avec un film mineur au sein de sa filmographie, étonnamment court (1h19), sorte de compilation de son style et de ses obsessions, sur le modèle de Buffet Froid et de son…
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Continuer ma vie et la filmer en même temps. Ma vie est devenu le scénario d’un film qui lui même est devenu ma vie. Boris LehmanLe coffret de 7 films de Boris Lehman constitue une remarquable introduction à l’œuvre immense dont Babel, lettre à mes amis restés en Belgique serait l’origine et la somme tout à la fois.
Muet comme une carpe (1987) est tourné à Bruxelles au moment du Nouvel An juif. Les préparatifs culinaires de ce plat traditionnel, la carpe farcie « à la polonaise », et le repas qui rassemble une famille librement composée évoquent en filigrane le sacrifice du poisson et la shoah.
Les deux films tournés dans les différents…
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L’édition du DVD
En 1992, Boris Lehman publiait chez Yellow Now un ouvrage d'une cinquantaine de pages qu'il intitulait Patrick Van Antwerpen. Cinéaste (1944-1990). Il définissait l’œuvre du cinéaste en ces termes : « Oscillant entre le reportage et la fiction, le film de commande et le film d'auteur, il a su mettre en évidence certains de nos comportements les plus quotidiens, les plus révélateurs, en composant une œuvre originale, par petites touches truculentes, incisives et caustiques. Ses films sont tantôt des pochades et tantôt des poèmes, drôles et pathétiques, parfois loufoques ou satiriques, toujours tendres et pudiques. Patrick Van Antwerpen…
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