L’Homme sans âge (Youth Without Youth) de Francis Ford Coppola
L’Homme sans âge
En réalisant Coup de cœur (One From the Heart), Francis Ford Coppola utilisait, grâce au système de visualisation vidéo, les premiers instruments numériques (mais aussi la steadycam à ses débuts, deux ans après Shining de Kubrick). Vingt-six ans après, retour à un numérique plus perfectionné (caméra HD numérique avec des lentilles Zeiss) pour réaliser, en Roumanie, L’Homme sans âge (Youth Without Youth), sans devoir passer par une caméra 35 mm pellicule, qu’il fut obligé d’utiliser en complément pour tourner One From the Heart. En 1938, âgé de 71 ans, Dominic Mattei, professeur de linguistique est frappé par la foudre dans une rue de Bucarest, devant la gare. Transformé en momie carbonisée, il est soigné par le professeur Stanciulescu. Très vite, il manifeste des signes de rajeunissement tout en gardant ses souvenirs et son érudition, ce qui intéresse vivement les cinglés scientifiques de l’Allemagne nazie. Est-on dans le super héros (genre Superman) ? Pas du tout ! La jeunesse (et même la genèse) de l’esprit intéresse davantage Dominic Mattei que le corps.
Le double
La filiation
« Il est clair pour moi, dit Francis Ford Coppola, que nos moyens limités de perception ne nous permettent pas de voir toute la réalité. Mais si on ne peut pas percevoir toute la réalité, alors, qu'elle est cette réalité ? C’est toute la question ».
La vie est un songe, un rêve éveillé, Youth Without Youth (que l'on pourrait traduire par "Jeunesse sans jeunesse") est le plus beau film de Francis Ford Coppola. Plus proche des films de Méliès que de ceux de son ami Georges Lucas (comme quoi, le numérique ne sert pas qu’à réaliser du Matrix). Il n’a pas obtenu le public qu’il méritait malgré de superbes scènes au cadre renversé à 180 degré, des plongées et contre-plongées vertigineuses ou les images décalées de personnage face au miroir.
(1) Le Matin des magiciens (1960), de Louis Pauwels et Jacques Bergier, édition Gallimard, 500 pages de pur délire consacrées aux sciences occultes (la science-fiction comme idéal scientifique).